C'était bien parti. Niveau photo, c'était extrêmement maitrisé, la bande son ajoutait du cachet (cette scène de bagarre au ralenti sur Congregation de Low m'a énormément séduite), les sujets étaient prometteurs en s'avançant sur la technophilie et le déterminisme, mais voilà, malgré un démarrage en force , et malgré la salivation devant un suspense rondement mené, c'est la chute. Une déception qui m'a laissée à la fin du dernier épisode répéter en boucle "non mais quelle daube !", totalement ahurie.
Parce qu'on essaye de nous faire bouffer que Lily est une personne avec un tempérament fort, une résistante qui refuse l'inertie, mais ce n'est su que parce que c'est dit et maintes fois répété histoire qu'on retienne bien que c'est ce qu'elle est. Malheureusement, Lily a le charisme d'une nouille, feint la tristesse aussi bien qu'un vilebrequin et surtout, s'il est des adjectifs qui lui vont naturellement bien malgré toutes ses qualités théoriques, c'est qu'elle est de toute évidence égocentrique et capricieuse, et que ça, on le sent bien comme il faut. Elle ne fait rien en se souciant d'autrui et de l'impact de ses choix sur ses proches, elle musèle les souhaits de Jamie pour faire passer les siens au premier plan et au plus on avance, au plus ça horripile.
Enfin, la déception devient totale à l'amorce de l'épisode 7. Parce que tout le propos qu'on espérait critique est un prétexte pour une mise en scène mystique sur fond de délire christique. Les dialogues sont de plus en plus énigmatiques et claqués au sol, les réflexions ou moralité sur l'éthique qu'on trancissait de découvrir sont tellement effleurées qu'on se demande si on n'a pas rêvé.
Ce pauvre Lyndon qui faisait partie des protagonistes les plus intelligents se transforme sur la fin en débile fini et... La trempette continue de nous acidifier le cerveau jusqu'à la moelle.
Bref, ça se finit en eau de boudin et on regrette d'avoir seriné aux amis de regarder Devs sans avoir fini le machin parce qu' en fait, non, passez votre chemin.
Difficile de mettre moins que 6 : cette série m'a vraiment tenue en haleine pendant les 3/4 de sa durée. Mais bon sang, s'il ne s'agissait que d' évaluer que la fin et la profondeur du propos : on met 3, et on fait dessus le pipi le plus acide du matin au lever !