Le documentaire traine en longueur à propos d'un groupe Facebook au rôle finalement assez anodin, dont on n'aurait plus du entendre parler après le premier épisode. Du coup, on passe un temps fou à supporter des effets sur des captures d'écran de commentaires et de notifications - procédé par ailleurs déjà très exploité au cinéma - au lieu de profiter d'une narration véritablement documentée.
Ca saute aux yeux sur toute la partie à Paris où l'on profite de jolis plans de la ville sur une musique à suspense, mais où l'on ne saura rien de la raison pour laquelle Magnotta est venu ici et de ce qu'il y a fait pendant plusieurs jours. Tout juste apprend-on d'un inspecteur qu'il a du faire face à des signalements erronés et qu'il a visité de nombreux hôtels : la belle affaire !
De nombreux axes de narration deviennent ainsi des angles morts : on apprend rien non plus de concret sur la jeunesse de Magnotta, son éducation, le rôle de son père, ses potentiels antécédents, alors même que sa mère intervient dans le doc. Celle-ci donne d'ailleurs plus l'impression de lire un communiqué que d'être poussée dans ses retranchements.
Autres sujets à peine évoqués alors que des développements auraient été intéressants : quel était le but de la vidéo de Magnotta dans le casino de LA ? Avait-il vraiment identifié la femme du groupe Facebook ? A qui appartenait la main qui apparait dans une vidéo du tueur ? Qu'est ce qui a vraiment poussé Magnotta à passer à l'acte aussi soudainement et violemment ?
Toutes ces questions restent sans réponse, mais le but de ce mini-doc par ailleurs horriblement voyeuriste est clairement plus de créer du suspense à la fin de chaque épisode que de mener une véritable enquête journalistique.