La série compte six saisons et prend donc bien le temps de développer ses propos. La première saison permet de découvrir les personnages et l’ambiance des décors tandis que la deuxième saison montre, elle, l’impact de la Première guerre mondiale dans le mode de vie des aristocrates. Par la suite, les saisons s’attachent à plusieurs thèmes comme la libération des femmes, le développement de la technologie et plus globalement, l’arrivée du nouveau monde dans l’ancien monde. La série montre aussi progressivement la perte du train de vie des aristocrates, la diminution du personnel, la vente des domaines. Il y a une forte volonté de la part du créateur d’inclure sa série dans une époque et d’être le plus véridique possible.
Downton abbey n’est pas véritablement une série historique. Les propos les plus développés restent les intrigues amoureuses et amicales des personnages auxquelles s’ajoutent souvent d’autres intrigues plutôt policières.
La force de la série outre ses décors et son propos, c’est ses personnages. Et quels personnages ! Que ce soit la famille ou les domestiques, les deux corps sont extrêmement bien travaillés et tous les personnages finissent par évoluer en lien avec le monde dans lequel ils vivent. La famille en compte six à l’origine : les deux parents (Robert et Cora), les trois filles (Marie, Edith et Sybil) et leur grand-mère (Lady Violet). Avec l’arrivée de Matthew et de sa mère Isobel, la famille s’agrandit. Puis, par les mariages ou les relations diverses et variées, la famille évolue et s’agrandit. Les liens entre les personnages vont au-delà de simple lien de famille.
La série est d’ailleurs complexe là-dessus puisqu’elle montre à la fois une famille unie dans les ennuis ou les moments de joie mais également des personnages qui se détestent et qui se font parfois des crasses. La relation la plus représentative de ce dernier aspect est sans doute celle d’Edith et Marie. Les deux sœurs se détestent et leur relation d’amour/haine grandit jusqu’au point de non-retour à la fin de la série qui en entraine la conclusion. L’autre relation que j’aime beaucoup est celle de Violet et d’Isobel. Entre affrontement et amitié, les deux femmes se nourrissent de leurs différends et finissent par se respecter.
Du côté des domestiques, de nombreuses relations sont mises en avant au fur et à mesure de la série. La première c’est celle d’Anna et Bates. On a qu’une envie lorsqu’on regarde la série, c’est qu’ils finissent enfin heureux vu tout ce qu’ils subissent ! Le lien entre Carson et Hughes est aussi touchant et empreint d’un respect mutuel qui ne cesse d’évoluer. Enfin, comment ne pas parler de Thomas ? Le valet aigri et jaloux qui n’a de cesse de trouver des moyens pour pourrir la vie, il n’y a pas d’autre mots, de ses camarades qui pour le coup évolue vraiment. C’est peut-être le personnage qui a la plus grosse évolution tout au long de la série.
Je n’ai pas parlé de Tom, ni d’O’Brien ou encore de Rose mais c’est un choix. Ce sont des personnages qui ont des intrigues particulières dans la série et dont je ne peux pas parler sans prendre le risque de révéler quoi que ce soit. Si vous voulez en savoir plus, regardez la série !
L’autre point que je voulais aborder concerne les décors et les costumes. La série a été tourné principalement au château de Highclere dans la région du Hampshire. Pour l’anecdote, le château appartient à la famille de Lord Carnarvon, connu pour être celui qui a ordonné les fouilles du tombeau de Toutankhamon et dont il aurait été la première victime. La famille du lord étant ami avec Julian Fellowes, le choix de ce château paraissait assez évidemment pour le créateur de la série. Seules les scènes extérieures et les scènes dans les appartements de la famille Crawley ont été tournées là-bas. Les scènes concernant les domestiques ont, elles, été tournées dans un studio de Londres car les pièces du château n’existaient plus ! Le château peut être visité et j’espère bien y aller un jour !
L’autre aspect qui reste à mon sens un des points forts de la série ce sont les costumes. Je tiens ici à rendre un vibrant hommage à la costumière Susannah Buxton, qui a effectuée avec ses équipes un travail titanesque. La plupart des costumes ont été achetés d’occasion même si certains ont été créés pour l’occasion. Les inspirations viennent surtout des créations de la haute couture des années 1910 et 1920. J’ai une grosse préférence pour les costumes des trois filles Crawley. J’aime particulièrement la garde-robe d’Edith que je trouve plus recherchée que celle de ses sœurs.
Bien sûr, même si j’adore cette série, elle n’est pas exempte de points négatifs. Le personnage de Marie est parfois franchement antipathique et n’évolue pas tellement. Il est un peu en retrait par rapport aux autres et est un peu moins bien écrit surtout si on la compare à ses sœurs. Certains protagonistes ne sont pas assez travaillés et sont un peu là pour faire avancer l’histoire sans vraiment avoir une réelle importance et c’est dommage.
D’autre part, certaines saisons sont parfois très longues et n’apportent rien de réellement nouveau. J’ai eu beaucoup de mal avec certaines intrigues que j’ai trouvé longues et sans intérêt. Cependant, même si l’intrigue principale manque parfois de dynamisme, c’est souvent l’intrigue secondaire qui relance un peu la saison.
En résumé, c’est une excellente série qui mérite amplement son succès. Elle est très bien travaillée sur tous les aspects. Même si elle peut paraitre longue, on s’attache énormément aux personnages et on a vraiment envie de connaître la fin et de voir les personnages heureux. Surtout Anna et Bates !