Fiasco dans le fiasco

Dès le départ, la série n'ose pas assumer pleinement le format "Mockumentary" (faux documentaire).

Modern Family ou The Office n'en font qu'un prétexte, puisque l'équipe de tournage du doc n'existe pas à l'image ni au son, et certaines séquences sont presque filmées comme une série traditionnelle.

D'autres fictions ont fait le choix d'incarner réellement le journaliste et les cadreurs (comme dans le premier REC ou Blair Witch Project).

Dans FIASCO, on reste entre deux eaux, au grès des facilités de scénario. Cadreurs et réalisateur de making-of apparaissent (ou pas) de manière aléatoire et maladroite.

Ce flou narratif et formel peut sembler secondaire, mais compte tenu de la finalité de la série et sa mise en abîme, on ressent un manque, ou plutôt un ratage.

L'autre (et principal) gros défaut de FIASCO, c'est sa galerie de personnages. Là aussi, ce qu'on accepte dans les deux (ou trois) premiers épisodes devient insupportable par la suite. C'est vide, et de moins en moins drôle.

Au milieu de tous ces clichés parfois très lourds, l'excellent Pascal Demolon incarne le seul personnage humain, et manque de chance pour lui : il prend cher ! Sincère depuis le début, il est le seul à payer les conséquences de toutes les catastrophes de FIASCO, sans que ça ne gêne grand monde. Même Pierre Niney, qui apparaît touchant au départ, devient agaçant et ridicule.

Les personnages de FIASCO ne sont pas attachants, et encore une fois, ce qui aurait tenu sur une bonne vieille comédie de 1h20 énerve et déçoit sur 7 épisodes surfinancés par Netflix. Une fois de plus, on assiste à une débauche de moyens à l'image, au service d'un scénario fainéant et incohérent (malgré un début prometteur). Quant au final, c'est une arnaque dans l'arnaque. Un épisode entier qui semble répéter au spectateur : vous êtes encore devant votre écran ? on vous a bien eu !