Gasaraki
7.6
Gasaraki

Anime (mangas) TV Osaka (1998)

Gasaraki est un anime de mécha. Mais pas que. Pour parler franchement, j'en avais rarement vu avec un scénario aussi riche, autant d'implications, et surtout un tel univers mêlant magie et conglomérat militaro-industriel. Même s'il développe quelques thèmes extrémistes, je l'ai trouvé d'une rare intelligence, très originale, et l'auteur se paye même le luxe de se montrer visionnaire à bien des égards. Là encore, je ne m'étendrais pas trop, juste le temps de dire que l'origine des méchas m'a plu, et que l'histoire elle-même aura réussi à me captiver tout au long des 25 épisodes, ce qui est assez fort. Je suis du genre à me disperser facilement ; là, cet anime est passé comme une lettre à la poste.
Pour une fois dans une série de méchas post-Evangelion, le héros n'est pas un adolescent dépressif qui va passer son temps à se lamenter sur sort. Bon, le héros est effectivement un adolescent ; et vu ce qui lui arrive, il aurait de quoi se plaindre, mais non : il va de l'avant, il essaye de surmonter ses problèmes et surtout de trouver des réponses à ses questions. S'il pilote aussi bien la première fois que nous le voyons monter dans un mécha, c'est qu'il a de l'expérience ; rien à voir avec ces héros qui tombe sur un mécha par hasard et sont super balèzes dès leur premier combat. Rajoutez à cela qu'il est fort en amitié et qu'il possède un certain courage sans pour autant être un surhomme absolument parfait, et vous obtenez un héros finalement original, humain sans être une larve car habitué à la dure.
Son alter-égo féminin n'est pas en reste, même si une petite phase de mutisme lui donne un côté Rei renforcé par sa couleur de cheveux.
Quant aux autres personnages, il y en a pour tous les goûts : du clone du Major Katsuragi au japonais ultra-nationaliste, en passant par les hommes d'affaire véreux et le président des Etats-Unis.
Donc Gasaraki est un anime prenant, techniquement au top pour l'époque (1998) et pour le format – je n'en attendais pas moins de l'équipe réunie sur cet anime – et j'ai pris beaucoup de plaisir à le regarder. Seulement, comme tout anime avec un scénario, il y avait un risque d'incohérences, et elles sont là.
Bon, déjà, je vais reprendre ma vieille rengaine sur la causalité : dans la vie réelle, tout effet à forcément une cause même si nous l'ignorons, alors que dans un anime, un effet peut ne venir que de la volonté d'un scénariste qui n'a aucune envie de trouver des causes. Ainsi, le passé de Miharu (l'héroïne) nous est inconnu, alors qu'il y aurait eu énormément de choses à expliquer, ainsi que sur tout ce qui l'entoure avant sa rencontre avec le héros. Jusqu'au bout, j'ai cru que nous aurions une explication rationnelle, mais que dalle.
Car quand je dis « jusqu'au bout », j'inclue évidemment le dernier épisode, alors que mieux vaut ne rien en attendre : c'est juste un gros, un très gros WTF. Une sorte de délire qui permet de passer sous silence les questions en suspens, et à abreuver les spectateurs d'un flot d'informations plus ou moins crédibles mais à ce point noyé dans des discours alambiqués que cela devient incompréhensible. Le but du jeu étant que le spectateur ne cherche plus à comprendre et accepte tout sans retenu ni analyse, c'est le fameux syndrome du « trop profond« . D'ailleurs, c'est justement là que le scénariste a dû vouloir nous la mettre dans ce dernier épisode : bien profondément.
Il est dommage que Gasaraki n'aille pas jusqu'au bout dans la qualité de son scénario, et se contente d'une forme de délire pour masquer sa propre incompétence. Heureusement, cela ne vaut que pour la tout fin de la série, ce qui est dommage mais qui ne la condamne pas dans son entier. Car pour le reste, il s'agit d'un anime de mécha qui sort des sentiers battus et possède de grosses qualités ; c'est toujours bon à prendre et je n'ai pas boudé mon plaisir.
Ninesisters
7
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le 15 mai 2012

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Ninesisters

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