Je vais le préciser d'entrée : le scénario est excellent. Ou plutôt les scénarii sont excellents, aussi bien ceux des épisodes « indépendants », que des deux affaires en fil rouge. Ces histoires s'avèrent généralement complexes, impliquant de nombreuses personnes et de nombreux enjeux, sans pour autant tomber dans le « trop profond » ; ils sont juste formidablement bien pensés, tortueux comme il faut (les criminels font de leur mieux pour brouiller les pistes), et toujours passionnants. Bon, j'avoue, il y a une ou deux fois où les scénaristes ont noyé de petits raccourcis derrière des explications un peu obscures, mais compte-tenu de la richesse et de la profondeur des histoires, je suis tout à fait disposé à passer outre. Tout trouve une justification en temps et en heure, même s'il n'est pas forcément aisé de tout retenir dans le cas de l'Affaire du Rieur, qui s'étale sur de nombreux épisodes disséminés dans la série.
Du grand art, rarement anime télédiffusé aura été doté d'une histoire aussi fouillée, intéressante, et maîtrisée.

Pour couronner le tout, la qualité technique est juste au top. Je veux dire : cet anime date de 2002, je l'ai vu en 2003, en matière d'animation cela commence déjà à faire vieux. Et pourtant, GITS SAC a encore de quoi foutre la honte à la majorité de la production récente. L'animation déchire tout, les graphismes sont de toute beauté – vous noterez surtout le niveau de détail des décors, la finesse des jeux de lumière, l'intégration novatrice des CG -, c'est un régal à regarder ; Production IG a ridiculisé ses concurrents avec des techniques de pointe et une utilisation magistrale de celles-ci. Sans compter que Kenji Kamiyama, le réalisateur (nous lui devons aussi Seirei no Moribito et Higashi no Eden) est pour moi un des maîtres en la matière, à l'heure actuelle, avec Seiji Mishuma (réalisateur de FMA et Gundam 00) : son travail fait plus ressembler cet anime à un long-métrage qu'à un simple produit destiné à la télévision, il arrive à insuffler un dynamisme fou à son œuvre.
Le bonus qui rapproche encore un peu GITS SAC de la perfection, c'est la bande-son signée Yoko Kanno. Je ne sais pas qui elle a plagié pour le coup, mais la diversité des musiques et leur qualité rendent les OST magnifiques, et tout cela donne un excellent résultat dans le contexte de l'anime. Les génériques, en particulier, auront marqué plus d'un spectateur, et permis à beaucoup de découvrir la chanteuse Origa.

Plus palpitant qu'un Seirei no Mobirito sans avoir rien à lui envier sur le plan des prouesses techniques, GITS SAC n'a rien perdu de sa superbe malgré les années, et reste à mes yeux un des chefs d'œuvre de l'animation japonaise, une série d'exception comme nous aimerions en voir plus souvent. Mais pas trop quand même : il faut savoir laisser une place pour plus de fantaisie et de légèreté.
Une certaine vision de la perfection en matière d'animation ? A mes yeux, la réponse ne fait aucun doute : OUI !

Créée

le 15 mai 2012

Critique lue 2.8K fois

13 j'aime

4 commentaires

Ninesisters

Écrit par

Critique lue 2.8K fois

13
4

D'autres avis sur Ghost in the Shell : Stand Alone Complex

Ghost in the Shell : Stand Alone Complex
Ninesisters
9

Critique de Ghost in the Shell : Stand Alone Complex par Ninesisters

Je vais le préciser d'entrée : le scénario est excellent. Ou plutôt les scénarii sont excellents, aussi bien ceux des épisodes « indépendants », que des deux affaires en fil rouge. Ces histoires...

le 15 mai 2012

13 j'aime

4

Ghost in the Shell : Stand Alone Complex
Tezuka
9

La psychologie des masses robotisées

La Section 9, que l'on croyait décapitée pour satisfaire l'opinion publique suite à l'affaire du Rieur, renaît une fois encore de ses cendres. Un nouveau cas de Stand Alone Complex - le phénomène qui...

le 22 janv. 2014

12 j'aime

1

Du même critique

Evangelion 3.0 : You Can (Not) Redo
Ninesisters
10

La prochaine fois, j'enlève le bas !

Si je suis légèrement moins emballé que pour les deux premiers opus, je trouve quand même qu’il s’agit pour l’instant du meilleur de la saga. Paradoxe ? Incohérence ? Disons que mon impression est à...

le 30 avr. 2013

43 j'aime

Hellsing Ultimate
Ninesisters
9

Critique de Hellsing Ultimate par Ninesisters

Kôta Hirano est un mangaka plus connu pour la qualité de ses boucheries, enfin de ses manga, que pour son rythme de publication. Ainsi, après le succès d’un premier anime qui ne reprenait finalement...

le 13 mars 2013

38 j'aime

1