Giant Gorg
7.6
Giant Gorg

Anime (mangas) TV Tokyo (1984)

En 1990, une éruption provoque l'apparition d'une île dans l'hémisphère Sud. Baptisée Australe, celle-ci attise la curiosité des scientifiques, mais aussi l'appétit de puissantes corporations. A la mort d'un de ces scientifiques, son fils Yuu part pour New-York à la recherche du Dr Wave, un des spécialistes d'Australe. Ensemble, ils décident de se rendre sur place, malgré les dangers.


La série d'animation de Yasuhiko Yoshikazu, un des artistes les plus complets de l'animation japonaise. Produite par la Sunrise en 1984, elle se distingue d'autres séries du studio de l'époque par son écriture maitrisée et sa qualité technique ; par rapport à Combat Mecha Xabungle, certes légèrement plus ancien, nous sentons une nette amélioration concernant ces deux aspects.


Giant Gorg fait partie de ces animes exploitant les nombreuses possibilités offertes par les robots géants, autre que le simple conflit armé. En l'occurrence, celle-ci commence avant tout comme une série d'aventure et d'action, située d'abord aux USA puis dans les mers du Sud - ce qui promet une bonne dose de dépaysement - et met du temps à révéler son côté SF. Sans doute un peu trop. Plusieurs épisodes, dans la première moitié de la série, se contentent de suivre les personnages allant d'un point A à un point B de l'île, où il est convenu que les premières révélations d'importance auront lieu. Si leurs péripéties ne sont certainement pas déplaisantes à suivre, cela donne tout-de-même l'impression de retarder l'inévitable, comme si le format était légèrement trop long pour la série. Il faudra finalement attendre la seconde moitié pour en apprendre plus sur les mystères d'Australe.


Mais il s'agit du seul réel reproche que je ferai concernant le scénario, dans la mesure où il a un impact négatif sur le rythme. Pour le reste, l'écriture s'avère très solide. Certains éléments importants sont mis en place dès le premier épisode pour ne s'en servir qu'à la fin, et surtout, la série reste parfaitement cohérente. Notamment concernant les personnages ; à aucun moment, ils n'auront une réaction réellement absurde, et ils suivent tous une évolution logique compte-tenu des événements. Parmi les protagonistes, justement, nous noterons quelques personnalités plus ambiguës qu'à l'accoutumée, et la série nous épargne tout manichéisme ou antagoniste cliché, ce qui est toujours appréciable. Par contre, j'ai souvent eu du mal à supporter l'héroïne, dont le rôle consiste avant tout à appeler au secours, à se plaindre, et à nous vriller les tympans.


Pour autant, Giant Gorg n'est certainement pas une série Bisournours. Très loin de là. Australe est le terrain d'un conflit entre une secte autochtone et les armées de mercenaires d'un puissant groupe industriel, lequel exploite le sol de l'île afin d'en extraire les secrets. Cela ne se fait certainement pas sans violence, y compris de la part de Gorg et des compagnons de Yuu. Or, le réalisateur ne cherche absolument pas à édulcorer cette violence, avec de très nombreuses morts à l'écran. Quand quelqu'un meurt, il n'y a aucune ambiguïté. Pour autant, cela ne m'a pas paru traité avec la moindre complaisance.


J'ai déjà mentionné la technique plus haut : l'animation est soignée - je n'ai même remarqué aucune récupération de séquences - avec des scènes d'action globalement réussies ; j'ai particulièrement aimé un passage durant lequel Gorg utilise une aile d'avion comme un boomerang, résultat garanti. J'ignore l'implication de Mamoru Nagano sur le mecha design, mais Gorg possède une vraie prestance, même si son style peut surprendre au premier abord. Quant à la musique, sans posséder de thèmes forcément marquants en dehors de ses génériques, elle accompagne bien la série, avec quelques compositions pensées pour les moments plus étranges ou effrayants.


Giant Gorg est une série propre et solide, à laquelle je ne reprocherai qu'un rythme parfois lent dans sa première moitié, accompagné de moments de flottement. L'anime souffre sans doute d'un ou deux épisodes de trop par rapport à ce qu'elle cherche à raconter. Pas de quoi bouder son plaisir pour autant, je suppose qu'il suffit d'être prévenu.


PS : Le meilleur personnage, c'est le chien.

Ninesisters
7
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le 6 août 2019

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Ninesisters

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