En notant Glee, j'ai à la fois l'impression d'être très gentille et très sévère. La série, dont je ne rappellerai pas l'intrigue, est géniale sur certains points mais aussi très nulle sur d'autres. Revenons sur les pour et les contre.
Commençons par le moins bon. Je n'ai jamais été une grande fan de la musique dans Glee, à quelques exceptions près, ce qui pose problème vu que c'est une grande partie de la série, mais j'ai longtemps réussi à m'en accommoder. Je trouve que ça passe bien dans les premières saisons, mais qu'assez vite, on quitte les productions en salle de classe ou en auditoire pour sombrer dans des numéros musicaux improbables qui rappellent des mauvais clips. Ca en retire le réalisme et la simplicité des débuts et c'est, pour moi, la plus grande preuve de dégradation de la série.
De la même manière, les personnages, au départ différents mais "méchants" perdent vite leur intérêt lorsqu'ils deviennent une bande de bisnounours qui s'aiment tous. Certes, on a des relents d'amertume, parfois, mais elle est dès lors un peu artificielle et donc moins satisfaisante. Trop de saisons tuent un début pas si mauvais, et malgré la volonté de mettre du sang neuf, Glee devient vite une blague d'elle-même. Lorsque presque tous les personnages de la série vous hérissent les poils, ce n'est pas bon signe, sauf peut-être si vous regardez It's Always Funny in Philadelphia - dans ce cas-là, c'est signe que vous n'avez pas encore perdu votre humanité. Continuez sur cette voie. En plus, c'est légèrement bizarre qu'un prof soit si proche de ses élèves (dans mon monde en tout cas), ou au contraire, si cruel avec eux.
Une musique qui devient agaçante, des personnages qui se détériore, qu'il y a-t-il de bon dans Glee ? Pour ma part, je respecte hautement les "messages" que la série fait passer, avec des idéaux d'acceptation d'autrui et d'affirmation des différences. Certes, c'est parfois un peu trop mielleux, mais ça permet également de déconstruire courageusement de nombreux préjugés. Les sujets les plus délicats, de la trisomie au transsexualisme, sont abordés avec humour et coeur et je respecte autrement cette entreprise.
Notons également que certaines intrigues sont très bien menées et subtilement écrites, et des sujets simples comme l'infidélité ou la foi prennent une certaine profondeur et parviennent à surprendre dans une trame souvent très "vue et revue". Parfois. Pas toujours.
Glee est en effet, pour moi, un peu trop irrégulier pour pouvoir s'enfiler le tout sans perdre patience. Malgré tout, la dernière saison l'a remontée dans mon estime donc je garderai mon 6. Ne serait-ce que pour la certaine originalité et que pour les tentatives d'innovation. Je pense qu'une grande partie des défauts peut passer inaperçue si on prend Glee comme un conte, une métaphore, avec des gentils très gentils, des méchants très méchants, des héros héroïques et une morale à l'histoire, plutôt que comme une série réaliste - qu'elle n'a jamais prétendue être, par ailleurs. Ca permet de faire passer les invraisemblances énervantes et de se concentrer sur la comédie réjouissante. N'empêche que ça tape parfois sur les nerfs. Passons. Ryan Murphy, je t'aime quand même bien.