God, The Devil and Bob (NBC, 2000) partait d’un concept aussi audacieux que prometteur : faire d’un homme banal le pivot d’une confrontation cosmique entre Dieu et le Diable. Sur le papier, l’idée est brillante. Malheureusement, à l’écran, l’exécution n’est pas à la hauteur des ambitions affichées.
Le point de départ est pourtant séduisant. Imaginer Dieu confiant le sort de l’humanité à un simple ouvrier, Bob, ouvrait la voie à une satire mordante et à une réflexion subtile sur le bien, le mal et la responsabilité humaine. Malheureusement, la série peine à exploiter la richesse de son postulat. Chaque épisode survole ses enjeux, préférant souvent des gags faciles à un véritable développement de ses idées. L’humour, qui aurait pu être mordant, tombe trop souvent dans une forme de légèreté superficielle qui désamorce toute profondeur.
Visuellement, la série n’aide pas non plus à compenser ses faiblesses narratives. L’animation est correcte, mais sans grande personnalité ; elle peine à installer une identité marquante qui aurait pu renforcer l’univers si particulier du récit. Les doublages, en revanche, sont un des rares points forts : James Garner et Alan Cumming apportent un vrai relief à leurs personnages respectifs de Dieu et du Diable. Hélas, leur talent ne suffit pas à combler l’inconsistance des scénarios.
Là où la série aurait pu briller par son audace et sa finesse, elle choisit trop souvent la voie de la facilité. On sent une retenue, peut-être dictée par la peur de froisser un public sensible au traitement de thèmes religieux. Ce qui aurait pu devenir une satire culottée et intelligente se transforme en une comédie hésitante, qui n’ose ni provoquer ni approfondir.
En définitive, God, The Devil and Bob reste un curieux objet télévisuel : une excellente idée gâchée par un traitement timoré et inégal. Ma note de 5.5/10 traduit cette frustration : une série qui avait de l’or entre les mains, mais qui n’a pas su oser jusqu’au bout.