Aucun intérêt, même pas le facteur nostalgique

La série originale de 2007 était loin d'être parfaite mais son reboot est carrément gênant. On doute franchement que nous suivons des élèves du même lycée que ceux de l'époque. Il s'est certes passé 15 ans depuis mais si on en croit les scénaristes, il aurait pu tout aussi bien s'en passer 50, tant les les deux séries sont différentes en contenu et en qualité.

Là où la série originale se basait sur l' expérience réellement vécu de Cecily von Ziegesar, elle-même ayant été boursière dans un lycée privé New Yorkais réputé, la nouvelle série est insipide et rassemble ce qui se fait de pire dans l'univers télévisuel actuel.

Gossip Girl 2.0, comme ils l'appellent dans l'épisode pilote, est tristement caractérisée par une suite de twists gentillets et/ou improbables destinés à nous faire simplement passer le temps sans parvenir à provoquer de réflexion ou même simplement d'émotions quelles qu'elles soient. Les happy endings pleuvent à la moindre difficulté rencontrée par les protagonistes, les scénaristes ne pouvant supporter de laisser un de leurs personnages dans une situation inconfortable pendant plus de 2 épisodes.

Les quelques querelles sonnent faux. Tout sonne faux, réellement, de toute manière.
Par exemple, lorsque l'adorable père de Zoya rejette Kate violemment, on assiste à un changement de personnalité à 360°.
Ou alors Obie qui un coup veut Julien, puis il ne la veut plus, puis en fait si, il la veut, ah ben non, finalement il préfère miss Virginia whoever. Qu'il a rencontré l'avant-veille.
Les personnages ne sont d'ailleurs pas développés pour deux sous. On les voit rarement évoluer hors de leur groupe d'amis. Les deux sbirs de Julien, Luna et Monet, sont aussi profondes que des pédiluves. La personnalité de Obie se limite à son activisme dont nous ne sommes témoins directs qu'à de très rares occasions. Max est légèrement plus développé que la moyenne des autres personnages secondaires. On a donc seulement 4 personnages (Zoya, Julien, Max et Audrey) sur 7 qui ont droit à un histoire qui va légèrement plus loin que d'être simplement bisexuel. Mais très légèrement seulement, hein, faudrait pas passer plus de 10 minutes à écrire le scénar de chaque épisode.

Comme 95% des séries actuelles, tout ce qui constitue ce désespérant reboot, du scénario stupide, improbable et stéréotypé jusqu'aux personnages auxquels il est impossible de s'identifier tant on en sait peu sur eux, a été écrit dans le but de faire trainer des intrigues plates aussi longtemps que possible.

J'ai déjà perdu 12 heures de ma vie devant elle alors je pense que je vais arrêter cette critique maintenant.

Ah j'allais oublié de mentionner les quelques trucs sympas de la série. Ne vous en faites pas, y en a pas beaucoup donc on devrait vite faire le tour.

• Les acteurs ne sont pas mauvais, ils travaillent juste avec un matériel de m****. Par exemple, l'interprête de Zoya, Whitney Peak est plutôt talentueuse.




• Les anciens que nous sommes apprécieront le retour de quelques éléments de la série originale. On pense notamment au casting de Kristen Bell pour la voix off, réellement la seule chose qui m'a fait tenir les 12 épisodes. Sans elle, Gossip Girl n'existe tout simplement pas.




• Plus de diversité raciale que dans la série originale, mais avec le bémol qu'il devient très peu crédible de voir autant de personnes dont les origines les placeraient statistiquement dans les catégories les plus défavorisées évoluer non seulement au sein d'un lycée à 40.000 dollars l'année en plein Manhattan, mais en plus d'en constituer le groupe le plus populaire. Mais ça je n'en sais rien, je ne suis pas New Yorkaise, je suppose seulement.




• le wokisme de la série qui s'apparente à du greenwashing bas de gamme et non à une réelle prise de position politique, le rendant tout simplement écœurant même pour les plus gauchos d'entre nous.

ah oops, j'oubliais que j'étais censée citer les points positifs, my bad. Je reprends.
Ah ben non, on a fait le tour. Quiconque ayant visionné la série pourra très certainement attester que c'est déjà pas mal du tout d'en avoir trouvé 3.

Allez moi je retourne à ma vie de millenial et j'arrête d'essayer de revivre mon adolescence avec ces séries attardées. Jamais été plus loin que les 5 premières minutes de Riverdale ou le premier épisode d'Elite, et je regretterai toute ma vie de n'avoir pas réservé le même sort à ce pathétique reboot.