Grimoire of Zero
6.4
Grimoire of Zero

Anime (mangas) AT-X (2017)

J'ai découvert un peu comme ça le premier épisode et j'ai été d'emblée sous le charme. J'ai de suite vérifié, il y avait douze épisodes, c'est bon, j'avais du temps libre pour tous les regarder à la suite. J'ai compris que sous sa forme originale de light novel l'histoire se poursuivait, et le manga a lui aussi l'air d'en raconter un peu plus. Je me disais que je n'aurais pas la résolution de tout et que j'aurais une petite histoire d'introduction, et, pourtant, au moins là-dessus c'est rassurant, mais au douzième épisode la boucle est bouclée. On a une histoire complète sur le grimoire à retrouver et aussi sur l'engagement de rendre au héros sa tête humaine. Je n'expliquerai pas ici pourquoi le 12e épisode permet une suite, mais on a une histoire complète.
En gros, la série m'a convaincu le long des six premiers épisodes, même si une première alerte m'est donnée par le fait que la série n'étant qu'en douze épisodes dans les deuxième à cinquième épisodes on avance lentement vers le village Latet, mais ce n'était même pas un défaut, c'est seulement que le scénario n'est pas forcément dense. La contrepartie, c'est qu'on s'intéresse bien au développement de la relation entre les personnages.
Ce qui m'a gêné, c'est qu'à partir du milieu de la série environ, le scénario devient un peu cousu de fil blanc par endroits, et la fin est carrément forcée avec un dégonflement de l'intrigue complet au onzième épisode. Certes, le suspense est mince, car on devine tout de suite pas mal de feintes sur la suite du récit, alors que nos héros sont aveugles. Mais ça ce n'est pas forcément un problème en soi. Ce n'est pas une série à suspense, ce n'est pas grave qu'on comprenne. Ce qui m'a vraiment gêné, c'est que toute la seconde partie de la série transforme l'intrigue en un caprice un peu bête. L'action n'aurait pas dû avoir lieu, tout simplement, et en plus comme tout est réglé au onzième épisode, tout ce qu'il y a d'essentiel à résoudre, on n'a pas du onzième au douzième épisode un rebondissement bien construit, ni le sentiment que ce qui reste à faire est autre chose qu'une simple formalité.


Le méchant a une évolution catastrophique, mais avant son évolution catastrophique, nos héros agissent aussi de manière incohérente face à lui. Je ne me rappelle plus le détail de ce qui a commencé à me paraître un peur artificiel, un peu mal conçu vers le septième épisode, mais je me rappelle au moins ceci. Le héros à tête de félin blanc, il accompagne une sorcière de la cave, leur relation de confiance s'établit, et là avec elle il a affronté un sorcier de la cave qui tue, manipule, les capture, essaie de le tuer et d'imposer sa volonté, etc. Il le connaît seulement depuis quelques heures et seulement en mal, et il arrive à se laisser embrouiller et à croire que c'est la sorcière la manipulatrice. Il faut quand même se représenter la vraisemblance psychologique. Tu as une sorcière qui es ton amie, un sorcier cherche à te tuer, n'y arrive pas, il t'invite et il dit : "Mon poto ! Ta copine, c'est une sorcière comme moi, elle te trompe, j'en sais quelque chose, fais-moi confiance ! Je te donne cette fiole, ça réalisera ton souhait, je suis un sorcier qui dénonce les méchantes sorcières, allez poto sépare-toi d'elle sans un adieu !"
J'ai senti aussi un certain malaise logique quand Albus, qui au début est intraitable avec les bestiaux, et même un peu bête à demander la tête de son nouveau partenaire auprès de Zero, se révèle un personnage qui a été élevé ou protégé par un personnage devenu Bestial. D'où venait le problème des deux premiers épisodes, alors ?
A la fin de l'histoire, le méchant se dégonfle d'un coup. Il passe en force pour tout, mais, à la fin, il se rend compte qu'il a tort (parce qu'il n'est pas exactement vaincu par un combat, il a une prise de conscience qui vient un peu au bon moment). Et, du coup, il va aider les héros à réparer le mal qu'il a fait et il va catalyser la haine des gens sur les héros, mais ce dernier rebondissement ne prend pas vraiment corps du onzième au douzième épisode. Et du coup ça fait une histoire un peu sotte. Le combat a été entre des volontés différentes, mais en gros le méchant a tué massivement d'un peu de tout et puis il s'arrête et on répare, en se souvenant qu'il y a eu de la perte. C'est pas terrible du tout comme logique.


Je suis désolé, mais dans le récit, ça ne tient pas. Il y avait d'autres trucs qui sentaient vraiment le romancier amateur qui a une belle histoire, mais qui, à un moment donné, te fait ça avec une logique de bric et de broc.
C'est un peu le problème inévitable avec les light novels et les animés ou mangas adaptés de light novels. On peut avoir un récit qui part très bien, mais au bout d'un moment on est confrontés à l'auteur peu aguerri qui ne sait pas concevoir un plan de longue haleine, qui maîtrise surtout certains passages qu'il avait vraiment envie de mettre en scène, mais au bout d'un moment l'écriture au fil de la plume arrive sur le bord du précipice.
C'est dommage parce que l'héroïne est vraiment très attachante. Le héros est un Bestial, un être maudit par les sorcières qui est né avec une tête de tigre blanc et qui a d'ailleurs sous une forme humanoïde le pelage et les muscles d'un énorme tigre, et ses pattes et ses griffes. C'est un humain en partie animal. Le bestial a des tendances animales, la colère le fait encore plus régresser, et s'il a faim trop longtemps il devient cannibale. Puis, de toute façon, il rappelle les sorcières aux gens dans un monde où elles sont pourchassées. Le paradoxe, c'est que, victimes de la malédiction des sorcières, les bestiaux sont employés comme excellents chasseurs de sorcières tout en étant eux aussi mis à l'écart par la société humaine. Or, ce héros a une sympathique fourrure et des yeux attendrissants, un air très gentil, d'ailleurs confirmé quand on suit son enfance avec ses parents humains. La sorcière Zero tombe amoureuse de lui, ce qu'il ne comprend pas, et cela va être traité de manière soft, ce que j'ai beaucoup apprécié. Il y a quelques scènes classiques des mangas, mais on ne va pas en avoir souvent et entre les deux personnages la relation va quand même être tout en retenue. On a l'histoire touchante, pas le truc habituel d'envie de baisouille. L'héroïne est très forte, souriante face à la vie, confiante, et quelque part son principal drame c'est de faire peur à celui qu'elle aime, parce que lui est un bestial et elle une sorcière. En plus, elle est en marge des autres sorcières, et donc en marge de la guerre, en marge des décisions sur un coup de tête qui caractérisent les autres personnages. Elle veut récupérer le grimoire qu'on lui a volé et à contre-courant elle choisit un bestial comme garde du corps avec l'engagement de lui rendre sa tête à la fin de la quête et de le protéger par sa magie en retour. Elle aime aussi son apparence de tigre au doux pelage. Un autre compagnon se joint à eux : un garçon qu'on soupçonne très vite être une fille, d'autant que VF comme VOSTFR il y a toutes les maladresses qu'il faut pour s'en convaincre rapidement. Mais rien de gênant. L'intérêt de l'histoire ne réside pas dans ce gros suspense "insoutenable". Cet autre personnage est également attachant avec un bon développement, en-dehors d'une incohérence quand on apprend qui l'a élevé dans l'enfance. Sinon, on a un bon développement de sa relation avec le bestial dans les premiers épisodes, on voit le personnage être sincère, il mène une guerre, il a des convictions, mais le personnage va réagir correctement lors des révélations successives et avoir une détermination héroïque, tout en restant gracieusement un enfant délicat.
En clair, pour la chute du scénario j'aurais dû mettre trois étoiles, mais à la fin de mon visionnage je suis plus dans l'idée qu'il aurait fallu remanier telle ou telle chose pour que les qualités de ce récit prennent toute leur dimension. C'est pour cela que je reste à une note de cinq étoiles.

davidson
5
Écrit par

Créée

le 23 avr. 2021

Critique lue 530 fois

davidson

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