Sur le papier et même après BA, cette série avait quelques arguments. Après quelques épisodes, je n'en retiens rien de plus positif que le simple fait que le ridicule des situations rend la série amusante. Les films Nanarland aussi, peuvent l'être. Si bien que j'ai passé les premiers épisodes à deviner d'une scène ce qui allait se passer dans la suivante, toujours avec une bonne part de réussite.
Car Gypsy ne fait rien dans la discrétion et le secret. Tout d'abord, c'est à mon goût mal filmé : Majoritairement par des gros plans de plusieurs secondes pour nous faire comprendre sans subtilité un sentiment, un geste (mains excessivement tremblantes, etc). Naomi Watts, principale victime de ces gros plans, ne vaut pas mieux. Elle part dans tout ses états, sans aucune patience et retenue.
(Ex: Comme le fait de boire abondamment du jour au lendemain sans que cela n'émeuve quelqu'un)
Ce n'est pas crédible. La juxtaposition "miraculeuse" et non moins fréquente de certains scènes n'est pas une meilleure façon de se montrer patient et crédible dans le déroulé du scénario.
(Ex: Elle se touche sur une fille, se termine. C'est seulement dans la seconde suivante que le mari arrive. Ouf elle était pas loin de se faire griller!)
La bande-son musicale vient toujours en rajouter une énorme couche dramatique : CECI EST UN MOMENT DE RÉFLEXION QUI SE PASSE DANS SA TÊTE. Ça va hein, pas besoin d'être Sherlock pour déjà l'avoir compris. Et si le synopsis pouvait laisser penser à un traitement ambitieux du trouble de la double personnalité, il n'en est rien. A vrai dire, je comprends même pas trop ce qu'ils cherchent à faire car ce n'est jamais constructif.
Alors ouai, j'ai plutôt maté ces premiers épisodes pour jouer à la devinette. Au tableau des nombreuses aberrations, je peux vous en citer quelques-unes parmi tant d'autres qui m'ont frappé dans le direct de l'action :
Se faire tamponner le bras en rentrant dans un bar gratuit : Mais pourquoi si l'entrée est libre ? Tout simplement pour créer l’élément qui va faire que le mari pourra s'en rendre compte puisque plus tard, dans la salle de bain, elle se lavera le visage... Mais pas l'avant bras qui ne manque pas d'être montré au téléspectateur. Le malheureux oubli ! Symbolique du fonctionnement de la série...
Son portable reçoit beaucoup de SMS lors d'un diner avec son mari, elle le retourne brusquement. Le mari s'interroge, la femme n'a rien de mieux à répondre que "c'est le traiteur". En pleine fin de soirée, ça m'arrive aussi assez souvent d'avoir un coup de fil du boucher. On est dans une série humoristique ? Une incapacité gênante à mentir qu'on retrouve souvent.
La secrétaire du mari, qui écoute toutes les conversations privées sans ressentir un seul gêne, et qui continuera plus tard de s'incruster dans la famille. Très professionnel. Et des regards qui ne font que puer le sexe depuis le début...
Sa capacité à faire avaler à un patient qu'il doit faire ci, faire ça. Ce qui va totalement à l'encontre de la morale d'un psy, et le patient n'y met évidemment aucune réticence à ce soudain goût de la psy à interférer dans les relations du patient. Plusieurs fois, elle a même du mal à cacher qu'elle en sait beaucoup trop : "Heu. Enfin, je dis ça par rapport à ce que vous m'avez décrit de votre copine, hein... Qu'on se méprenne pas."
J'ai quand même été au bout de la saison, c'est naze. Les incohérences persistent mais pire, des événements passés ne découlent rien jusqu'au dénouement final quelconque. 10 épisodes pour ne mener nulle part. Série aussi vide qu'inutile.
PS : Si votre intérêt pour la série c'était manifesté par le fait d'y suivre un psy et des rôles tourmentés, tournez-vous vers In Treatment, très clairement.
Créée
le 11 juil. 2017
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