Complaisance hardeuse

Quoi ? Une série sur le cul ? Oh, non. Une série française sur le cul ? NOWAY. Oui, on s'est tous un peu dit ça lors de la lecture du synopsis de la série Hard. Mais finalement, j'attends la troisième saison avec impatience. Le casting n'est pas mal, de bons acteurs ont été retenus pour jouer un synopsis rare et difficile à mettre en scène. Une épreuve délicate, mais à priori réussie pour la réalisatrice Cathy Verney, comparée à l'échec virulent de la série Weeds, où une femme est plongée dans l'univers de la drogue après la mort de son mari. Il y a une étape à passer, celle des deux premiers épisodes. Avouons-le, il est très difficile d'accrocher à la série si nous nous en suffisons là. Bien qu'il y ait un bon casting, le ton décalé, le mauvais goût et le mauvais jeu des acteurs est assez difficile à supporter. C'était sans compter sur l'humour lourd et redondant, créé à travers les différences sociales souvent bien trop marquées, trop accentuées, allant jusqu'aux stéréotypes des différents milieux sociaux, voire jusqu'aux caricatures. Mais finalement, même s'il est clairement impossible de s'y identifier, les personnages se retrouvent attachants, notamment grâce (ou à cause) à leur singularité. Le format particulier des épisodes, vingt six minutes, permet aux acteurs "anti-héros" et aux comiques de situation et de répétition de ne pas être lourds, et d'en apprécier la justesse, sans (presque) aucune vulgarité. En attendant la troisième saison de cette série faussement drôle, qui nous partage entre attraction et répulsion.