House of Cards ? Cold as Ice !
Kevin Spacey et David Fincher ensemble, ça me fait penser directement à Seven. On peut comparer les deux personnages de Spacey : froid, cynique, méthodique, obstiné, obsédé par sa quête. Mais ça s'arrête là, Francis Underwood est un homme public, entouré, influent (le whip du parti démocrate) et médiatique, il n'a pas été missionné par Dieu pour accomplir sa tâche mais par lui seul.
Et malheur à ceux qui se mettent en travers de son chemin, comme le président élu grâce à lui, [SPOILER ALERT] au lobbyiste des syndicats d'enseignants, au député qui n'a pas été assez fiable, aux représentants qui n'ont pas suivi ses consignes... [FIN DE SPOILER]
Franck Underwood est un génie de la politique, un génie du mal (si vous voulez y voir un lien faites-vous plaisir), campé par un Kevin Spacey au top (sachant que son niveau moyen est déjà très élevé) et des seconds rôles qui aident à maintenir la qualité de la série. Quant au rythme, on se trouve lus face à un film de 12 heures qu'à une série de 13 épisodes, car Netflix a mis en ligne toute la saison en une fois, et on se passe donc de Cliffhangers et d'intrigues annexes.
La rupture du 4è mur est sympathique et originale dans ce genre de série mais pas indispensable sur le fond car on comprend bien les manigances d'Underwood. En revanche elle permet de devenir son confident, de pénétrer dans ce monde de magouille, et ça rend la série encore plus puissante, puisque cela nous force à devenir un rouage du "système".
PS : petite note, la punchline de Canal + "Faites-lui confiance pour vous trahir" selon moi ne convient pas, puisqu'il n'aura aucun mal à vous retourner un impitoyable "sépamoikakomencé"
EDIT 20/09/13 : avec le recul, je me dis que ce n'est pas Frank Underwood le pire presonnage de cette série, mais plutôt Doug Stamper, son bras droit : aucune vie privée (en tout cas pas évoquée), froid, ne pose pas de question, capable des pires coups tordus pour son patron, à qui il obéit aveuglément.