Indescriptible (+ contient du délicieux Matt Berry)

Bob (Bob Mortimer) voudrait être tranquille, pouvoir rencontrer quelqu’un et établir son petit foyer à l’abri d’un entourage envahissant. Malheureusement pour lui, Vic (Vic Reeves) son colocataire ne semble pas décidé à partir, son fils Eric (Daniel Simonsen) le déteste et vit enfermé dans sa chambre, le voisin Beef est un obsédé bloqué dans les années 70, Julie (Morgana Robinson) une autre voisine est aussi nymphomane et Bosh (Dan Skinner) est son cousin bas du front, qui vient tout juste de sortir de prison.


House of Fools est mon premier contact avec le fameux duo Vic Reeves et Bob Mortimer, créateurs de spectacles, séries et panel show depuis vingt cinq ans. Avec un univers des plus personnels ils incarnent pour toute une génération l’esprit absurde dans toute sa splendeur, passant du quiproquo à la scénette en carton-pâte, n’ayant aucune limite si ce n’est leur imagination. Pour être franche si j’ai dévoré et adoré la deuxième saison, au point de regretter son non-renouvellement, j’ai eu plus de mal avec la première. Sans doute le temps d’assimiler et de rentrer dans leur délire, mais je pense aussi que le ton a quelque peu changé.


House of Fools est un spécimen déroutant pour les spectateurs étrangers à l’art de la sitcom anglaise, tournée en public avec trois décors, un jeu appuyé et un fil rouge inexistant. Elle fourmille de petites trouvailles et multiplie les genres comiques du slapstick pur au surnaturel. Mortimer et Reeves se nourrissent sans fin de leur folie où le manque de moyen n’est pas un obstacle. Les personnages rétrécissent ou volent sur un tapis volant sur fond d’effets spéciaux kitsch. C’est un joyeux univers foutraque qui s’offre à vous si vous n’êtes pas dérangé par l’absence de cohérence. House of Fools n’a pas d’histoire à proprement parler, il sert au mieux de terrain de jeu à une ambiance et des personnages loufoques. Le réfractaire qualifiera la série de débile, l’amateur parlera d’une plongée au cœur de l’imaginaire.


Le point fort d’House of Fools reste le personnage de Beef et son interprète Matt Berry. Ce dernier est fasciné par le duo de créateurs depuis son adolescence. Devenus depuis des amis, Beef est un merveilleux cadeau exploitant à merveille les ressources du comédien. A chaque épisode les personnages font leur entrée en chanson, une évidence pour l’acteur et chanteur, grand amateur lui aussi des années 70. Les runnings gag qui lui sont associés sont tout aussi réussis comme son amour immodéré des femmes africaines ou ses vêtements fabriqués en matière improbables. Le reste du casting, composé essentiellement d’humoristes, comédiens est à la hauteur dans ce registre décalé, mention spéciale pour Dan Skinner et son Bosh, une brute épaisse au revirement étonnant et bienvenu en deuxième saison. Rien à dire sur les invités avec en tête Reece Shearsmith présent sur deux épisodes et Johnny Vegas en boucher vengeur.


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AmMy
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le 6 mai 2016

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