Des clichés mais des clins d'oeil à la réalité.

J'ai revu la saison 1 après avoir vu la 2, ce qui me confirme que la saison 1 était un peu plus caricaturale que la 2.

Peu de personnages 100 % sympathiques, à part Zoé et Aurore. Les autres ont des bons et mauvais cotés.

La jeune Flora, après quelques brimades à son arrivée, auxquelles elle réagit avec aplomb semble bénéficier de pas mal de piston (elle obtient un rôle important au détriment de danseuses plus expérimentées qui galèrent depuis des années). Le directeur de la danse a décidé de la mettre en avant pour inclure de la "diversité" dans l'Opera. " Je ne suis pas venu à l'Opéra pour distribuer des étoiles reconnues dans un ballet de Noureev, on ne m'a pas nommé pour ça" dit il ( Cela rappelle un directeur de la danse d'il y a quelques années, à la ville époux d'une actrice américaine, qui voulait tout chambouler. Nommer les étoiles à 20 ans, ça veut dire que les danseurs de 30 ans seront lésés, le nombre de places étant limité). Flora travaille son rôle avec Louise, la danseuse étoile la plus gradée de la troupe, mais ne semble pas apprécier les conseils de Louise et exige de travailler avec Zoé, danseuse étoile que le directeur de la danse et la directrice de l'opéra ont décide de virer, pour cause de limite d'âge. Scène hard où la directrice de l'opéra, aussi laide que méchante dit à Zoé: "vous êtes un parasite, vous vous nourrissez sur le dos de la bête, l'opéra se portera mieux sans vous,", le tout avec gros plan sur les monstrueuses cuisses de la mégère. Ainsi donc, ce sont ce type de gens qui décident de l'avenir d'un art comme la dans classique ? Comment ne pas faire le parallele avec l'hôpital étouffé par l'administration ?

Mais la roue tourne, et c'est bientôt le directeur de la danse que la mégère décide de virer , on ne sait pas trop pourquoi d'ailleurs. Sa liaison avec un conseiller culture gouvernemental (un des personnages les plus odieux de la série) ne le protège pas .

Un autre passage savoureux est le costumier, que le conseiller culture veux faire engager par le directeur de la danse (il est génial tu verras). Arrive un individu odieux et méprisant, qui ne salue pas le personnel, ne s'excuse pas de son retard, propose des trucs nuls. Est ce ainsi que fonctionnent les nominations et subventions issues du budget culturel ? On peut, hélas, se poser la question quand on voit certains programmes dans les établissements culturels publics dépendant du gouvernement.

En résumé, une bonne série malgré quelques clichés. Moins manichéen que le début ne faisait craindre. La plupart des personnages sont en nuances. Valentin, odieux au début (remarque raciste à Flora) devient un de ses principaux soutiens.

Cette série a aussi le mérite de mettre en avant la danse classique, art magnifique peut être en danger. Dans certaines villes moyennes, tout le budget culturel "danse" est 100 % consacré à des danses "contemporaines", et on peut chercher en vain des programmations "classiques".