"Les otages sont tous là et personne manque à l'appel"

La Casa de Papel a été un vrai phénomène, cette série espagnole que Netflix a racheté pour la diffuser sur sa plateforme a explosé du jour au lendemain. Qui est passé à côté de Bella Ciao ou des masques de Dali lors de la sortie de la série sur Netflix ? Peu de gens. Forcément, toute cette agitation m'a rendu curieux et m'a donné envie de m'intéresser à la série, pour comprendre le phénomène et ne plus me sentir exclure des discussions (et éviter les spoils, accessoirement). Cette série mérite-t-elle ce succès ? Que vaut-elle réellement ? C'est ce qu'on va voir...tout de suite. Je préviens que si la critique manque de cohérence entre les différentes parties, c'est parce que j'écris juste après avoir terminé une partie (j'écris cette intro après avoir terminé la partie 4, c'est-à-dire 6-7 mois après avoir vu la première mdr). Vous verrez peut être aussi une amélioration dans ma manière de m'exprimer et/ou des arguments, c'est normal, tout le monde s'améliore en fonction de ce qu'il écrit, et ça se voit encore plus quand tu mets côte à côté des écrits qui sont séparés de 6 mois.

ATTENTION SPOILER:

Partie 1:
Et beh c'est pas trop mal. Alors oui, il y a quelques incohérences et failles de scénario:
-On a l'impression que c'est super simple d'introduire cette fabrique.
-Les trucs informatiques comme la duplication de pixel...mouaif.
-Laisser des otages seuls...euh, j'suis pas expert en braquage mais à mon avis, c'est une des pires idées.
-Les personnages qui sont parfois quand même bien débiles, en gros ils font une erreur et deux épisodes après, ils refont la même... -_-
-Des fois, j'ai l'impression qu'Oslo est à deux endroits différents au même moment.
-3 règles, juste 3 règles et ils arrivent à n'en respecter AUCUNE...mdr, le Professeur a un plan de dingue mais il sait pas choisir ses braqueurs ? Dès le départ, c'est pas cohérent, on nous dit "pas de relation personnelle" alors que dans l'équipe, il y a n père et son fils.
-Un schéma qui commence à se répéter (un problème et on découvre que finalement le Professeur avait tout prévu).
Malgré tous ces défauts (ouais en vrai, y'en a pas mal), les acteurs sont plutôt convaincants, le plan est génial et très bien trouvé, on retrouve une réelle tension et un suspense assez bien maîtrisé. On ajoute à ça, le fait que c'est rapide et donc on n'a pas le temps de s'ennuyer. Aucun personnage ne fait de la figuration, chacun possède son propre caractère et a son utilité. La réalisation est également bonne, pas extraordinaire mais c'est propre et on apprécie.
Ok, la 1ère partie est remplie de défauts mais honnêtement, je trouve qu'elle réussit à nous divertir, à nous faire passer un bon moment et j'ai hâte de voir la suite. 7/10

Partie 2:
Ah oui...là oui, j'ai bien bien accroché. Malheureusement, on retrouve quelques défauts de la saison 1, à savoir: laisser les otages tout seul (ça casse vraiment le truc je trouve) et le schéma qui se répète pendant 3-4 épisodes. Alors oui, ça en fait moins que la partie 1 MAIS, il y en a de nouveaux, du moins un seul: l'inspectrice qui galère pendant 20 épisodes à trouver le professeur mais qui trouve une technique en 10 minutes pour le retrouver...technique qui me semble assez facile.
Malgré ces défauts, l'ennui se fait encore plus absent que dans la partie 1 (je ne l'avais pas précisé mais les épisodes 4 à 8, parfois, il y a trop de romances un peu lourdes et quelques baisses de rythme), c'est à dire que là, il se passe quelque chose tout le temps, aucun répit. Et ça s'intensifie de plus en plus sur les deux derniers épisodes. Donc oui, peut-être que certains s'y attendront mais moi, je n'y ai vu que du feu et j'ai ressenti une réelle tension et un suspense qui fonctionne.
Finalement, ce que j'ai à dire sur cette partie 2, c'est la même chose que dans la première partie. D'ailleurs, je n'ai pas vérifié mais je pense que les deux parties ont été tournées en même temps, ils (les producteurs) ont vu que ça marchait bien et ont donc scindés en deux ce qui devait être une seule saison.
En bref, malgré ses nombreux défauts, la série reste divertissante et arrive à nous faire passer un bon moment. 8/10 pour cette partie et un 7/10+<3 à l'ensemble de la série. Ceci étant dit, je ne vois pas l'intérêt d'en faire une troisième partie...je verrai bien mais pour moi, la série se conclut très bien et à mon sens, une troisième partie n'est pas nécessaire.

Partie 3:
Oui bah ça confirme ce que je dis plus haut, on voit très clairement que la série n'a plus rien à raconter. De un, on nous propose un réchauffé de ce qu'on a vu précédemment (à savoir un braquage, construit de la même forme que les parties 1 et 2: flashback quand on dévoile une partie du plan durant le braquage/ un problème, bam on découvre que finalement le professeur avait tout prévu) et le développement des personnages est absent (d'ailleurs les personnages commencent à répéter leur passé...).
Ce qui m'amène aux nouveaux personnages: Bogota et Marseille, presque inexistants et parfois inutiles, ce qui débauche sur un manque d'attachement, on n'a pas le temps de s'attacher à eux. Palerme, le même que Berlin, pourquoi confier le rôle de capitaine à des gros co**ards ? La nouvelle inspectrice (Sierra), aucune profondeur, elle est juste là pour être là, elle fait pâle figure devant Raquel, honnêtement. De même pour le gars des renseignements, un personnage nerveux, qui n'a pas la même aura que celui des parties précédentes.
Concernant les anciens, je l'ai déjà dit, aucun développement, hormis Nairobi quelques fois. Le pire reste Tokyo...mais putain elle fait tout pour niquer le plan, et disons-le elle ne sert à rien, ce qui la rend détestable, elle a pas compris qu'ils étaient en plein braquage ? Et donc qu'il fallait éviter d'être bourrée ? Tristesse.
Sans parler qu'on ne s'inquiète plus pour nos personnages (du moins jusqu'au dernier épisode) et qu'on commence à avoir saisi le truc.
On a aussi droit à une baisse de qualité sur les dialogues.
Ah oui, et forcément on est en 2019 donc on nous déballe des discours féministes pas subtils et des personnages LGBT.
Mais tout n'est pas noir, en effet, on ne s'ennuie pas trop, tout est rapide (trop même, c'est ce que je disais plus tôt. Et là, ça souffre de la comparaison avec les parties précédentes: dans la partie une, on prenait le temps d'installer le tout, de donner des enjeux, de présenter les personnages afin de faire monter crescendo la pression/tension dans la partie 2, dans laquelle on n'avait droit à aucun répit, pas pour ça que je me plaignais parce que justement le terrain était préparé, là non.) mais bref, j'étais parti pour donner des points positifs. Du coup, je vais dire que le dernier épisode est très intense, avec un suspense maîtrisé et une fin surprenante...mais qui nous laisse avec un ÉNORME cliffhanger T_T
Ce qui a un peu fait changer mon avis sur la série, oui au début je me disais "arrêtez cette série après cette partie" mais du coup, non. En revanche, faudra vraiment le faire après la partie 4...
6/10 (ce qui enlève le cœur à la note globale)^^.

Partie 4:
Aie aie aie, bon je disais plus haut qu'il faut arrêter après la partie 4 mais en fait, il faut arrêter après la partie 5 parce que oui, Netflix étire toujours plus son plus gros générateur de flouze. A l'instar des parties précédentes, celle ci enchaîne les facilités/incohérences:
-Tokyo qui a un éclair de génie (bon déjà là y'a un problème) et qui sait comme ça, d'un coup, que Lisbonne est vivante. Sérieux, c'était LE truc à ne pas louper car sa fausse mort était l'un des éléments les plus réussis de la troisième partie.
-Lors de la traque de Gandia, ça ne leur est pas venu à l'idée de vérifier les conduits d'aération ? Surtout quand il le fait une première fois...j'en ai marre de ces persos débiles (même si bon, on sait tous que c'est des trous de scénario...non mais le scénario il prend plus de trous que Gandia).
-Denver, le roi des boloss (même s'il a un rire aussi épique qu'Hamza...ouais non, personne n'a un rire aussi épique que lui), il est censé surveillé les otages mais Arturo il peut quand même aller voir Amanda dans le plus grand des calme. Non mais les gars ils ont déjà fait un braquage mais ils laissent passer ça.
-Le Professeur qui trouve le bunker de Gandia (a.k.a le tank humain) en regardant des plans dans lesquels le bunker n'apparaît pas...deux solutions: soit on va apprendre à la fin de la série que y'a un Dieu qui parle aux personnages et leur donne des indices, soit les scénaristes ne se sont pas foulés...à vous de faire votre choix.
-Et enfin, Benjamin qui...je...non mais j'ai dû rater un truc c'est pas possible (ou alors c'est le fameux Dieu qui s'est incarné en homme)
Bon voilà, je trouve ça dommage cette paresse d'écriture, mais bon, tant que le public suit et adule, Netflix continuera à se torcher les fesses avec les fiches de scénario (j'avoue c'est violent mdr). Bon maintenant, après avoir parlé du scéna-Rio (alors ça, ça c'est vraiment trop drôle), on va aborder les personnages et en particulier, leur côté détestable. C'est devenu un "meme" ces derniers temps, Alicia, Arturo, Gandia et Palerme qui sont devenus des légendes de la fils-de-puterie (sisi ça existe, chut) et là, second problème: les personnages détestables juste pour être détestable. Je ne déteste pas les personnages détestables en général, au contraire, certains permettent un plus grand attachement aux personnages non-détestables (oui je participe au concours de placer le plus de "détestable"...détestable ce concours, non ?) et certains permettent d'instaurer une ambiance, une tension se rapportant au fait de ne pas voir ce personnage réussir, mais dans cette partie 4, c'est très très relou. En fait, je vais être gentil et je vais exclure Alicia qui en fait, n'a rien de détestable, c'est une femme qui a perdu son mari, ce qui lui a sûrement causé certains traumatismes qui la poussent à certains dépassements de limite et en plus, c'est une flic, une flic qui se charge de calmer un putain de braquage de banque (et pas n'importe laquelle en plus), elle est forcément sur les nerfs et ça aussi, ça la pousse à commettre des actes discutables. Et au final, c'est peut être l'un des meilleurs personnages de cette partie 4 car elle possède un peu plus de développement et prend réellement une place importante dans l'histoire vers la fin, à tel point qu'elle sert de cliffhanger de fin. Bon là je commence à être gentil ça ne va pas, donc on va parler de Palerme, ce putain de Palerme, ce con de Palerme, bordel, je lui mettrai bien des claques à lui: le mec, sous prétexte que Tokyo a fait un coup d'état, il libère Gandia, oui Gandia, le cousin espagnol de John Wick, mais ça n'a aucune logique. Ce qui a moins de logique c'est que le Professeur l'ait mis dans l'équipe alors qu'il savait très bien qu'il pouvait potentiellement dérailler encore plus qu'un TGV qui va en ligne droite à toute vitesse alors qu'il faut tourner à droite dans 2 mètres. J'en parlais précédemment, Gandia, au début je ne le trouvais pas forcément détestable, c'était un otage qui, grâce à ses capacités, pouvait tenir tête à ses ravisseurs, donc il en profite, pour sauver lui et les autres otages, instinct de survie + altruisme, qu'y a-t-il de détestable là dedans ? Rien...jusqu'à ce que ce [auto censure pour ne pas choquer les plus jeunes] tue Nairobi dans le non-respect le plus total T_T Arturo maintenant, lui faut vraiment que quelqu'un le bute, il ouvre sa gueule alors qu'il ne fait rien lui même, il abuse d'une otage et risque la vie de tous les otages, je vous jure j'ai jamais été aussi heureux que quand le gouverneur de la banque l'a remis à sa place. Et enfin, Tokyo, sérieux, c'est elle qui aurait dû être tuée, elle fait chier tout le monde et en plus, elle chauffe tout ce qui est chauffable (et ça veut pas dire qu'elle allume le radiateur). Abordons maintenant l'histoire globale, qui manque d'intérêt, en fait il faut attendre les 3 derniers épisodes pour que ce soit vraiment intéressant...rien qu'à voir ma critique, qui évoque beaucoup la fin de la partie. Pendant cette saison, les deux camps ont conclu une trêve et c'est ça qui empêche d'avoir ces moments bien jouissifs quand on voit le professeur faire les cours (flashbacks) et en même temps, on voit tout ce qu'a dit le Professeur se réaliser...sauf dans les trois derniers épisodes, on retrouve ça et la série n'est jamais aussi bien que quand il y a ça, c'est dans ces moments que je me dis "Waouh". Malheureusement, je ne l'ai pas beaucoup dit parce que le reste du temps, on a des relations amoureuses et inintéressantes et plus lourdes qu'autre chose. En revanche, oui parce que tout n'est pas à jeter, la chasse à l'homme qui survient aux épisodes 4-5-6 est très réussie grâce à la tension qu'elle dégage dû à la menace que constitue Gandia...bon oui, c'est vrai que sa résistance est un peu abusée, je pense qu'il a pris le sérum de super-soldat (is that a fucking MCU reference ?), mais ça ne m'a pas tant gêné que ça, ça passe mieux que les trous de scénario. Et puis, à côté de tous ces en..., il y a des personnages qu'on aime, auxquels on s'attache, comme Nairobi (T_T), Helsinki ou Bogota. Et bon, la série a toujours une certaine maîtrise des cliffhangers qui nous donne sacrément envie de voir la suite...cette fin qui te met pas du tout à l'aise, c'est parfait. Breeef, c'est clair qu'il faut arrêter cette série après la partie 5, parce que même si ce n'est pas désagréable, l'écriture paresseuse, certains personnages et les baisses de rythme causées par les relations amoureuses commencent à me saouler. Mais bon, je sais bien que Netflix ne va pas l'arrêter parce que les gens ne se rendent pas encore compte du vide (et je ne juge pas, moi même j'ai participé au succès de la série...enfin, juste pour cette partie 4 hé hé). Je garde la note de 7 pour la série parce qu'il ne faut pas oublier que j'ai bien aimé les deux premières saisons et en vrai, même si je suis un peu violent, c'est complètement gratuit (autant que la vulgarité de la série...non mais c'est quoi ce langage oh ?) et je ne vais pas cacher que les 3 derniers épisodes m'ont bien fait kiffer.