De la difficulté de ne pas assumer sa vraie nature

Série estivale de USA, Necessary Roughness n'a jamais réussi à trouver son public, bien que la chaine ait connu son âge d'or durant cette période. Difficile en effet de voir un vrai but à cette série qui aura trainé de gros problèmes de mythologie, démarrant avec le récit d'une femme divorcée et trahie cherchant un nouveau départ pour se conclure par une satyre du monde du sport bisness.


Sans grosse ambition, la série se voulait un soap léger et ironique, misant sur la capacité de son casting à jouer sur plusieurs registres, de la comédie au soap familial. Les acteurs sont clairement le point fort du show, offrant l'occasion à Callie Thorne de jouer ce qu'elle préfère : les femmes fortes par leur détermination, fragiles par leur passion.


Necessary Roughness est en effet un soap, plutôt cheesy dans ses pires moments, jouant sur les clichés habituels avec l'amant ombrageux, le sportif déluré... etc. Rien de très original donc, on est ici dans du divertissement familial avec en fond des analyses psychatriques vite pliées avec un cas par épisode.


Le pitch est d'ailleurs assez improbable, mais la saison un parvient à garder le cap et s'avère pour le moins fun à suivre, petite bulle d'été à regarder sans gamberger. Mais dès la seconde saison, les intrigues mal ficelées de plusieurs patients, le manque d'inspiration des scénaristes et l'absence de ressorts mythologiques ont écaillé petit à petit le potentiel sympathie du show.


Le soap essayait d'être plus qu'une bulle de légèreté et devenait insupportable par ses intrigues familiales balourdes et insupportables. La preuve que le soap, genre mineure en apparence, nécessite une rigueur d'écriture et une maîtrise qui ne laisse pas la moindre place au manque d'inspiration. La saison trois aura le mérite d'essayer de se corriger en générant une nouvelle mythologie, mais la greffe de l'univers de V3 ne prend jamais vraiment malgré des efforts louables.


Série imparfaite, mais jamais détestable, Necessary Roughness montre combien il est difficile de maintenir un divertissement soap à flot sans une mythologie forte qui dépasse le cadre du concept " 50% sport pour garçon, 50% psycho de bazar pour gonzesse ". La série aurait pu être plus, le potentiel était là, mais elle n'a jamais su décoller au-delà du presque rang de "plaisir coupable".


Malgré tout, un bon souvenir pour moi car plusieurs personnages se sont avérés attachants durant ces trois saisons. Une série qui a du coeur ne peut pas être une mauvaise série.

sephja
6
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le 16 avr. 2017

Critique lue 489 fois

sephja

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