L'Apocalypse, le Bien, le Mal, etc.

En préambule, je précise que je n'ai jamais lu "Le Fléau", ni vu la première adaptation en 1994 pour le petit écran. Même si j'ai dévoré beaucoup de romans de Stephen King, j'ignore pourquoi mais cette histoire ne m'a jamais vraiment attiré, je l'ai donc découverte pour la toute première fois avec cette version de 2020/21 et je ne m'aventurerai donc pas dans des comparaisons avec ce qui a précédé.

Une épidémie de grippe aussi mortelle que foudroyante touche la planète entière et "The Stand" nous raconte dans un premier temps le destin de quelques-uns des rares immunisés durant cette Apocalypse.
Quelques fois maladroite à cause d'une construction alambiquée de flashbacks pour masquer son manque d'originalité, cette phase qui pose le décor et les personnages de la série n'est pas la plus désagréable à suivre. Les portraits de certains personnages, parfois déviants, parfois chevaliers blancs, mis sur un même pied d'égalité offrent une variété de premiers pas post-apocalyptiques plutôt divertissants et évidemment relevés par l'urgence de climat de fin du monde en elle-même qui, reconnaissons-le, fait toujours son petit effet (l'aspect bien ragoûtant de la maladie y participe également).

Sans entrer dans les détails, tout ce petit monde va ensuite se réunir autour de deux forces représentantes du Bien et du Mal, pour construire deux avenirs antagonistes amenés tôt ou tard à s'affronter...
Et, un peu comme ce rapide résumé, la série s'enlise à partir de là dans une lutte entre gentils et méchants d'un premier degré assez fou, comme emportée par ses symboliques archaïques, et où quelques traîtres vont accélérer les événements pour le compte du diablotin ayant les traits d'Alexander Skarsgård. Sur le fond, rien de bien fou donc, ceux qui suivent des séries post-apocalyptiques comme "The Walking Dead" ont déjà dû voir ça depuis des années. Néanmoins, là où la série de zombies s'étale beaucoup trop autour de mêmes thématiques de survie de l'humanité, "The Stand" tire profit de son format de minisérie (9 épisodes) en ne perdant jamais de temps pour aller l'essentiel (un périple à pied de plus d'un millier de kilomètres dure ici un demi-épisode, "The Walking Dead" aurait été capable de faire une saison entière dessus). Ainsi, "The Stand" a au moins le mérite d'éviter de provoquer l'ennui et, quelque part, parvient à tirer un charme désuet de ses péripéties prévisibles et de l'ensemble de ses personnages devenus pour la plupart des stéréotypes en cours d'aventures (le groupe de héros "du Bien" réussira à rester attachant sur la durée notamment).
Mais, aussi agréable soit-il, ce charme ne pourra rien faire face à un récit qui donne le sentiment d'être complètement dépassé en 2021, comme s'il avait été dépouillé de la moindre surprise et de ses références bibliques primaires par d'autres œuvres au sujet similaire passées avant lui. Que cela soit le deus ex machina absolument dingue par lequel passe la résolution de toute cette affaire (surtout pour un néophyte) ou l'épilogue réécrit par Stephen King lui-même pour cette version, rien ne viendra jamais bousculé cet état de fait. "The Stand" aura beau eu se laisser suivre sans déplaisir, avec parfois un sens certain du spectacle, elle n'aura jamais su trouver une nouvelle façon de raconter une histoire que l'on connaissait déjà presque par avance, et ce sans même avoir lu le roman ou vu la minisérie de 1994. Un comble.