-- ne pas lire si vous n'avez pas encore vu tous les épisodes --
J’y croyais pas mais, si, Netflix a payé pour avoir une série TV sur ces romans… J’ai difficilement lu le premier et n’ai pas touché aux deux suivants.
J’avoue que finalement une adaptation à l’écran permet d’avoir un meilleur résultat que ce que l’on aurait pu supposer à la simple lecture. Pour le roman on a parlé de « hard science ». Soyons clair, c’est d’une lenteur accablante et tous les éléments scientifiques et technologique sont juste des approximations puériles de vagues connaissances scientifiques. Alors adapter ça à l’écran était, à mon humble avis, une vraie gageure.
Et bien pourtant je trouve que ça marche plutôt bien. Déjà le rythme est bien plus soutenu ce qui permet de rendre bien plus digeste la première partie (la jeunesse de Ye Wenjie durant la Révolution Culturelle), les épisodes avec le jeu, et les décomptes subliminaux.
Pour le coté « hard science », ma foi, on a maintenant bien l’habitude de voir tellement d’absurdités dans les films et séries que celles-ci passent ici finalement comme une lettre à la poste. C’est d’ailleurs un peu le problème de l’image comparé à la littérature. Il est bien plus facile de faire passer n’importe quoi que de le décrire avec des mots sans que ça se voit.
En résumé, si vous n’avez pas lu le roman, allez-y les yeux fermés. Vous serez dans de la pseudo SF, sans aucune idée nouvelle, que des poncifs du genre les vilains extra-terrestres qui veulent nous voler notre Terre. Vous serez dans dans de la science de pacotille juste là pour faire genre c’est du sérieux. Vous aurez tout de même un scénario qui vous amène de scène en scène facilement. Une petite collection de personnages (plus riche que dans le premier roman) qui permet aux spectateurs de s’attacher à chaque trajectoire personnelle.
Concernant le rythme, les 5 premiers épisodes s’enchainent plutôt bien mais le 6e marque une grosse pose dans la progression. On comprend au 7e pourquoi on a passé tant de temps avec Will mais, franchement, ça sent le remplissage, histoire d’avoir nos habituels 8 épisodes.
Les 7e et 8e épisodes bizarrement ouvre une réflexion assez inattendue dans cette série (je suppose que c’est quelque chose qui a été creusé dans les deux deniers romans, ceux que je n’ai pas lu). A mon humble avis cela amène à réfléchir sur la nature du divin et de l’humain. Bon, n’ayez pas peur, c’est peut-être juste moi qui m’emballe (c’est vrai, des fois, c’est tellement vide en terme de contenu qu’on commence a y projeter d’hypothétiques problématiques…).
Premier point, le divin. Evidement lourdement introduit par tous les dialogues avec « le seigneur », mais tout de même, on présente cette présence extraterrestre comme au-delà de toute atteinte (400 années-lumières quand même), transcendance, mais présente partout, ici et maintenant, voyant tout, sachant tout, immanente. C’est clairement les attributs de la divinité des religions monothéistes.
Deuxième point, l’humain. Misérable (you are bugs), vivant dans le mensonge (le péché). Mais doué de soi-conscience, c’est a dire cette capacité à connaître mais dans la limite de sa seule conscience. Et dans la série cela est utilisé pour définir l’arme de défense ultime (la présence extra-terrestre ne peut s’immiscer dans votre pensée). L’idée est interessante mais pour moi totalement absurde : l’homme est social avant tout, il n’existe que parce qu’il interagit avec ses semblables.
Ce sont que ces deux points qui peuvent me donner envie de voir la 2e saison et cela malgré cette belle liste d’absurdités dont je ne peux m’empêcher d'en rappeler quelques unes ici.
- Cette histoire de planète errante dans un système stellaire ternaire, une problématique qui donne son nom à la série mais qui ne sort de nulle part. Tout ça pour donner un cadre à une situation que l’auteur veut forcement chaotique.
- Ce jeu video où les habitants se déshydrate à la demande, qu'on roule ensuite comme des tapis et qu'on réhydrate quand c’est nécessaire.
- Le découpage en rondelle d'un pétrolier pour avoir une chance de retrouver un disque dur de la taille d’un portefeuille.
- Le ciel qui clignote pour certains mais pas pour tout le monde et pour aucun des télescopes et satellites de la Terre.
- Les casques de réalité virtuelle d’une technologie si avancée qu’on se demande bien qui sur Terre aurait pu les produire.
- Des conversations instantanées avec des extraterrestres à plus de 4 années-lumière (ce qui sous entend que ces communications peuvent aller plus vite que la lumière).
- Les 2 « sophons », deux ordinateurs ultra puissants de la taille de protons qu’on nous envoie depuis plus de 4 années-lumière dans l’espace.
- Une voile solaire propulsée par l’explosion d’armes nucléaires.