Administration mortelle

Adapté d'un manga shôjo/yaoi/tiens-l'auteur-aime-clamp, Yami no Matsuei (Honnie soit la traduction du titre) fait partie de cette catégorie d'anime que je trouve meilleur que l’œuvre d'origine. Quoique pas mal édulcoré (le sang bleu, hahaha...) et nanti d'une animation relativement basique qui le rend aujourd'hui un peu poussiéreux, l'anime reste un sympathique shônen ai fantastique. Pas nécessairement d'une originalité transcendante, il est porté par quelques personnages forts, comme Hisoka ou Muraki et se révèle plus gore et plus sombre que son humour shôjo ne laissait présager. Mettant en scène les shinigami Hisoka et Tsuzuki, l'histoire se base sur le juuôchô, le tribunal jugeant les morts et enquêtant sur les morts douteuses, les âmes qui disparaissent et autre étrangetés concernant le passage de la vie à la mort. L'anime met en scène trois affaires, de qualité inégale : si la première est totalement anecdotique, la seconde et la troisième donne clairement tout son intérêt à Yami no Matsuei, mélangeant de manière assez casse-gueule magie nippone, influences vaguement chrétiennes, scientifiques fous, etc...Un joyeux bordel pourtant plutôt efficace.

Cependant, le gros point noir de Yami no Matsuei demeure ses personnages : au nombre de trois (les autres sont franchement secondaires, voire transparents dans l'anime), ils n'ont clairement pas le même niveau de développement...et c'est le personnage principal, Tsuzuki, qui reste le moins abouti. Malgré son background et son "statut", il est traité de manière superficielle et demeure malgré le peu d'épisodes trop cliché et franchement crispant, là où Hisoka et Muraki sont judicieusement mis en scène et utilisés. Yami no Matsuei paraît du coup un peu bancal et finit d'ailleurs par se concentrer davantage sur Hisoka et Muraki....y compris lors du final, pourtant destiné à dévoiler le passé de Tsuzuki, qui apparaît davantage comme un "pivot" un peu fade plutôt qu'un acteur à part entière. Le manga souffre par ailleurs du même problème et utilise beaucoup plus Tsuzuki sans davantage lui apporter, ce qui explique que je préfère l'anime, plus condensé, plus "sage" mais plus efficace.

Autre constat : tout ceci est un peu court et l'univers comme le thème auraient certainement pu être déclinés sur une affaire supplémentaire - le manga en propose quelques-unes très intéressantes malgré tout - et l'anime laisse un goût de "trop peu".