Si Locke & Key était une clé, ce serait celle qu’on a forgée dans un métal très joli, avec des effets spéciaux bien polis… mais qui n’ouvre pas grand-chose à part la porte de la frustration scénaristique.
Le pitch ? Une fratrie traumatisée par la mort de leur père emménage dans une vieille baraque gothique avec plus de secrets qu’une réunion des Illuminati sous LSD. Là-dedans, ils trouvent des clés magiques, chacune avec un pouvoir bien pratique : voler, devenir invisible, changer de tête, ouvrir des souvenirs, ou faire avancer un scénario mou du genou.
Visuellement, c’est propre, bien éclairé, presque trop pour une série qui prétend jouer avec l’horreur et le fantastique.
On a envie de dire : “Waouh, ces décors !” puis deux scènes plus tard : “Mais où est passée la tension ?”
C’est un peu comme si Narnia avait été relooké par un architecte d’intérieur de Pinterest.
Les personnages, eux, oscillent entre bonne volonté et décisions absurdes :
– Tyler, le grand frère stoïque qui a toujours l’air de chercher ses clés (sans jeu de mots),
– Kinsey, qui veut être badass mais surtout pas attachante,
– Et Bode, le petit, MVP absolu, qui passe pour le seul à avoir lu le script à l’avance.
La série aurait pu être un petit bijou dark à la Stranger Things croisé avec Coraline, mais elle se perd vite dans :
– Des intrigues adolescentes molles,
– Des romances creuses,
– Et des méchants avec des motivations aussi profondes qu’un bol de soupe tiède.
Le vrai souci ? Le potentiel est là. Mais il est traité comme une clé oubliée sous le paillasson. Chaque fois que ça devient intriguant :
"Ah non, désolé, là faut qu’on reparle de qui sort avec qui dans la cafèt’ surnaturelle."
Et plus les saisons avancent, plus les règles magiques deviennent floues, les retournements capillotractés, et l’intérêt se dissipe dans un nuage de "ça aurait pu être mieux".
Au final, Locke & Key, c’est un conte fantastique moderne avec de jolies promesses, des gadgets rigolos, et une tendance fâcheuse à ne jamais vraiment déverrouiller ce qu’il pourrait être.
Une série qui ouvre plein de portes… pour souvent tomber sur un placard vide.