Une bouillabaisse (très) amére

Un "House of Cards" à la française : voila comment a été annoncé "Marseille". Prometteur, très prometteur. Le désenchantement fut progressif : un teaser qui n’annonçait rien de bon, puis des critiques extrêmement virulentes de la part de la presse. En laissant de coté tous l'aspect négatif, je me lance dans le visionnage de la première série française de Netflix. Le résultat est sans appel, c'est médiocre comme prévu. Pourtant, le pilot s’avère être correct, sans être étincelant, avec un Depardieu convaincant dans le rôle du maire de Marseille, Robert Taro. Malheureusement, les défauts du pilot resteront durant toute la saison, et seront même amplifiés, nous donnant ainsi un épisode de mi-saison catastrophique. Dans ce marasme ambiant que devient "Marseille" au fur et à mesure des épisodes, la série arrive tout de même à conclure sa saison correctement, comme elle avait pu le commencer.
Pour un premier jet, c'est un échec pour Netflix. Même si le résultat n'est pas désastreux, il en reste extrêmement médiocre. "Marseille" est une œuvre superficielle, comme le montre ce néant dans les intrigues, ou encore une mise en scène, par moment, digne d'un épisode de Plus belle la vie ou d'un téléfilm de TF1. Ce vide scénaristique se répercute sur les personnages, qui sont inintéressants, et pas forcément aidés par les acteurs qui les interprètent. Car oui, le casting est loin d’être exceptionnel. Hormis un Depardieu convaincant et qui surnage dans la série, le reste des comédiens est bien fade, entre un Magimel qui surjoue l'accent marseillais une fois sur deux, et une Géraldine Pailhas insupportable comme son personnage, il faut dire que le spectateur n'est pas très aidé. Du coté des dialogues, et bien ça ne vole pas très haut non plus, entre références grivoises et....références grivoises.
Je retiendrais une partie politique qui aurait pu être très intéressante, si elle n'avait pas joué sur les clichés marseillais, et autres scènes surréalistes.

Un repas indigeste, saupoudré paradoxalement d'une belle bande sonore digne d'un Alexandre Desplat, et d'un générique sublime et envoutant, pour faire digérer tout cela.