La seconde

Après la bonne surprise qu'a été Daredevil, je ne pouvais m'empêcher de m'attaquer à la seconde série Marvel de Netflix, Jessica Jones. Je me suis donc laissé tenter.

Evidemment, la comparaison avec Daredevil est un peu forcée. Je pourrais dire beaucoup de choses, comme "Daredevil démarre plus vite", "La réalisation de Daredevil est mieux" mais je pense qu'il vaut mieux juger la série par elle-même.

Pour commencer, il est clair que Jessica Jones marque bien plus par son ambiance que par sa réalisation, le générique, comme beaucoup, nous plongent dans cette ambiance que je qualifierais de "psychédélique". A coup d'OST style jazz (que j'ai beaucoup aimée), les episodes se suivent, finalement assez inégaux.

En fait, il est vrai que là où Daredevil avait fait fort avec ses deux premiers episodes excellents (oui encore une comparaison), Jessica Jones met plus de temps à démarrer mais atteint son paroxysme vers la mi-saison. Malgré quelques imperfections, j'ai beaucoup accroché à la série à partir de l'episode 5/6, là où les premiers episodes posaient les bases qui pouvaient paraître filandreuses, faute d'intrigues secondaires pas toujours utiles (l'intrigue de Hogarth et son divorce reste le meilleur exemple). Disons qu'à partir de la mi-saison, "tout s'enchaîne", des rebondissements jusqu'aux révélations, même si il y a une certaine inégalité dans le rythme (faute de réalisateurs différents ?), la série essaie quand même de mettre une certaine tension, de tel sorte que je me suis senti presque mal à l'aise, notamment lors des scènes en huis-clos. Je garde tout de même une préférence pour les episodes de mi-saison (episodes 6 à 10), car la fin souffre, selon moi, du même problème que Daredevil, c'est "trop" facile. Parce que le coup de

Tiens, parlons-en de "Jessica Jones". Incarnée par Krysten Ritter, je dois avouer que j'ai une certaine affection pour cette actrice (merci Breaking Bad), du coup, je trouve qu'elle a largement fait le boulot en jouant la protagoniste de cette série, quand bien même mon frère super fan de comics qui gâche souvent le suspens à coup de

considère qu'on aurait pu "prendre une meilleure actrice", personnellement, je l'ai bien aimée. Evidemment, il faut savoir apprécier le personnage alcoolique tourmenté qui déblatère très souvent sa vie et ses impressions, tel une narratrice, mais pour moi ça a marché car j'ai su m'attacher au personnage. Elle n'était pas trop clichée, du genre ce n'était pas une "Strong Independant Woman" comme je l'ai parfois vu, non, son personnage allait plus loin que ça et c'est tant mieux. Elle s'est définie par ses actions, ses choix que l'on pourrait qualifier de "stupides" parfois, mais étant donné sa situation, les nombreuses erreurs qu'elle commet vont de sens.

L'autre personnage principal est évidemment Killgrave, incarné par David Tennant, qui est très bon en Doctor Who selon mon frère, et je suis sûr qu'il a raison mais je ne regarde pas Doctor Who. Alors, qu'est-ce que nous avons ? Un méchant au passé douloureux (très original) et passionnel à ses heures perdues (très original aussi).
Bon, je troll un peu, mais en réalité, je l'ai beaucoup aimé. Car même si on écarte l'originalité du personnage, ce qui compte pour moi, c'est son développement. Et finalement, à l'instar du Caïd dans Daredevil (encore une comparaison tiens), je l'ai trouvé finalement assez humain, comme si Raimi en avait inspiré plus d'un. Bon, par contre, à la fin, je n'ai pas trop aimé le fait que

car c'était ridiculement cliché, heureusement que ce n'était que le dernier episode. Avec lui et Wilson Fisk, les méchants des films Marvel paraissent d'autant plus fades.

En ce qui concerne les autres personnages, bah...Luke Cage est plutôt sympathique, Trish aussi, Simpson a eu un bon développement malgré une relation plus que prévisible avec Trish, mais les autres personnages, ils sont malheureusement largement oubliables, comme si il fallait surtout mettre en avant le combat psychologique entre Jessica et Killgrave.

D'un autre côté, ça se voyait que c'était plus un combat psychologique, car contrairement à Daredevil, les combats restent classiques et trop "mous", du moins selon moi. De surcroît, même si la série a essayé d'éviter les clichés, quand ceux-ci étaient présents, ça se voyait quand même, le meilleur exemple reste

Mais, au moins, Jessica Jones prouve que les séries Marvel de Netflix restent les meilleures séries de super-héros, après si on est cyniques on dira que la concurrence ne vole pas bien haut. C'était bon, malgré ses défauts, et assez accrocheur à partir de la mi-saison. Désormais, je suivrai plus assidûment les séries Marvel plutôt que les films du MCU qui m'ont profondément déçu.