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"Qui que l'on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que par nos actes"

Issue de l'amour entre Papa Marvel et Maman Netflix, Jessica Jones est la deuxième de cette famille qui ne cesse de s'agrandir. Une fois n'est pas coutume, elle a été attendue puisqu'elle sera Issue de l'amour entre Papa Marvel et Maman Netflix, Jessica Jones est la deuxième de cette famille qui ne cesse de s'agrandir. Une fois n'est pas coutume, elle a été attendue puisqu'elle sera forcément comparée à son grand frère à qui tout a réussi : Daredevil. Là où l'avocat cornu part avec l'avantage d'être mieux connu du grand public (et c'est peut-être aussi la comparaison entre le film de 2003 et la série qui aura contribué au succès de cette dernière), Jessica Jones est une héroïne plutôt méconnue des amateurs néophytes de comics dont je fais partie.



I need a drink



Main Street


Une fois n'est pas coutume, c'est risqué d'avoir une famille dans les comics (coucou Batou), et Jessica Jones ne déroge pas à la règle. Après un accident de la circulation, elle perd toute sa famille et se retrouve placée chez Trish Walker et sa cinglée de mère. Mais si Jessica est une adolescente hors du commun, ça n'est pas parce qu'elle est la soeur adoptive de Patsy, le personnage célèbre de Trish qui inspirent autant les enfants qu'elle n'excite les parents. Oui, le suspens est trop lourd, je vous l'annonce : Jessica Jones a des pouvoirs surhumains. Attention, je ne parle pas de sa misanthropie ou de sa capacité à boire autant de whisky en une soirée que moi en deux ans : elle est dotée d'une force titanesque, peut sauter sur le toit des immeubles... Enfin, notre jolie brune gagne sa vie en tant que Détective Privée : elle gagne sa vie en prenant les infidèles en photos, faut bien payer le loyer.


Birch Street


La première saison de Jessica Jones nous présente donc ce constat initial décrit précédemment : en partenariat avec l'avocate Jeri Hogarth, Jessica paye son loyer et son whisky en enquêtant principalement sur des affaires d'adultère. Préférant la compagnie de Jack Daniels à celle de n'importe qui, JJ évite toute sympathie envers ses clients : "chacun ses problèmes". Les choses vont cependant se bousculer quand un couple lui demande son aide pour retrouver leur fille Hope. L'enquête de Jessica l'amène à penser que c'est l'oeuvre de Kilgrave, un homme capable d'imposer sa volonté à qui il veut, et dont elle a été victime auparavant. On suit donc cette enquête, qui nous plonge dans le traumatisme qu'a subi Jessica auparavant.


Ce premier rendez-vous avec l'ex de Jesse Pinkman tient toutes ses promesses. Une fois n'est pas coutume, le générique m'a beaucoup plu, force des séries Marvel/Netflix, même s'il reste en-dessous de DD (si si, je suis impartial). L'ambiance est sombre, à l'instar de Daredevil, avec un côté héroïque en moins. Cette absence d'héroïsme désintéressé marque la première séparation entre Jessica Jones et Daredevil, permettant ainsi quelques punchlines salées. On assiste également à l'introduction du troisième personnage des futurs Defenders : Luke Cage. Et malgré quelques ratés (on ne peut pas sauver tout le monde), Jessica fait du bien autour d'elle.


Elle sort Malcolm de sa spirale de drogué par exemple.


Mais Jessica ne fait pas que du bien, et c'est Kilgrave qu'elle tient responsable de ce qu'elle a pu faire.


Enfin, comment parler de cette première saison sans citer ce qui est pour moi le meilleur aspect : Kilgrave himself. Interprété brillamment par David Tennant, Kilgrave a, selon moi, tout du vilain idéal. Malgré son pouvoir, il n'a pas l'ambition de dominer le monde, non. Lui, il veut Jessica. Déjà, j'ai trouvé ça génial dans le personnage, mais ce qui m'a le plus séduit (en dehors de son accent britannique à faire mouiller les culottes), c'est sa méchanceté gratuite et son flegme associé (Best scene ever). La scène dans le commissariat inspire une terreur presque jouissive, très bien transcrite par l'ensemble des protagonistes. P*tain que cet acteur est génial et qu'est-ce qu'il a pu donner à cette série.


Sa mort n'a pas été spectaculaire, pas grandiose, et c'est là encore quelque chose à souligner. Comme quand ses parents viennent le voir à la radio, on discerne l'enfant qu'il a été, avec ses doutes et faiblesses. J'ai eu autant de compassion pour la victime qu'il a pu être que d'admiration pour le vilain qu'il est devenu.


Cette première rencontre avec Jessica Jones est à l'image de son héroïne : on la découvre avec curiosité, on s'y attache et on s'accroche à elle pour le rythme qu'elle nous impose, pour la quitter en ayant envie d'en savoir plus, car elle nous manque déjà.


Higgins Drive


A partir de là, je vais spoiler méchant. Je vais éviter de rentrer dans trop de détails cependant, si vous avez lu jusque-là, c'est que vous connaissez déjà la suite.


Après notre séparation, nous retrouvons Jessica égale à elle-même : prouver des adultères, picoler du mauvais alcool, et ainsi de suite. La différence est qu'à présent, les personnes douées de pouvoirs sont connues des new-yorkais, on sait qu'elles existent. Kilgrave et ses méfaits sont encore présents dans toutes les têtes, et le fait que Jessica l'ait tué n'est pas un secret. Alors qu'elle est retournée avec ses clients cocus, on la prend de plus en plus pour un monstre. Malcolm l'aide dans son travail, comme il peut ou comme elle veut... Lorsqu'un cinglé de plus rentre chez Alias, Jessica ne prête pas attention à ses dires "Je suis super rapide, mais que quand j'ai peur" et "Ils veulent me faire taire". Forcément, le cinglé est envoyé paître. Pourtant, Jessica doute, notamment quand est mentionné "IGH", le laboratoire responsable des pouvoirs de l'héroïne, et là... Bah le "Whizzer" meurt dans un tragique accident d’échafaudage. Vous y croyez? Jessica non plus, elle va donc mener son enquête afin d'en apprendre plus sur ses origines.


Comme je l'ai dit précédemment, j'avais peur d'être déçu par l'absence de Kilgrave. Cette déception n'a pas eu lieu pour deux raisons. La première étant qu'on le revoit quand même ! La seconde est simplement que cette saison 2 ne comporte pas de héros en difficulté, de méchants pas gentils... On a juste droit à des personnages qui font de leur mieux.


C'est en ça que la série a su me tenir en haleine. Outre les origines de Jessica et sa première rencontre avec sa mère depuis 17 ans, l'intrigue fait la part belle aux différents protagonistes qui agissent en pensant toujours faire au mieux. Trish (bien qu'elle m'ait gavé) veut des pouvoirs pour aider les gens qui en ont besoin car elle considère que Jessica pourrait faire plus. Malcolm a besoin d'une nouvelle "drogue", il se plonge dans Alias et finira même par travailler pour Jeri. Autre exemple avec l'avocate, qui perd de sa superbe et vit une véritable descente aux enfers au fur et à mesure qu'elle subit sa maladie.


Mais ce qui est le plus marquant dans cette saison 2, c'est bien entendu la relation entre Jessica et sa mère. Bien qu'elle soit plus ou moins l'antagoniste de la saison, il est difficile d'avoir une vision manichéenne des choses (https://www.dailymotion.com/video/x3jeh1r). Ce lien entre la mère et sa fille est développé justement, sans longueurs ou abus. Comment ne pas s'identifier à ce que vit Jessica ? Les situations qu'elle doit affronter sont extrêmement difficiles dans la mesure où il n'y a pas de bon ou de mauvais choix : il faut seulement en faire un, avec les conséquences qu'il implique.


Cobalt Lane


Ce deuxième rendez-vous avec Jessica Jones tient ses promesses. Encore une fois, les acteurs sont très bons, et leur humanité rend le jeu presque trop parfait, à croire qu'ils ne jouent qu'à moitié. Les scènes d'action sont toujours aussi bien réalisées, l'émotion est présente et le mystère (parfois même l'horreur) aussi.


Après m'avoir intrigué, cette brune mystérieuse m'a fait découvrir son monde et m'a envoûté. Autant de noirceur, de tristesse, de joies éphémères n'ont d'impacts que si elles semblent réelles. Et c'est, selon moi, ce qui fait la force de la série : l'héroïne est forte, déterminée et généreuse tandis que la jeune fille est fragile, doute sans cesse et voudrait seulement un peu de bonheur dans cette vie si compliquée. Et c'est là tout le mal de Jessica Jones, elle se sent comme un monstre, imprévisible et dangereux alors qu'elle veut faire le bien. Bien qu'elle soit dotée d'une force herculéenne, elle reste profondément normale puisque qu'elle est faible face à un pouvoir que tout le monde utilise sans conscience des conséquences : le jugement.



People do bad shit


Créée

le 8 avr. 2018

Critique lue 635 fois

4 j'aime

Brooce

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4

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