Max et compagnie
6.2
Max et compagnie

Anime (mangas) (1987)

Je sais bien que c'est pas vrai mais j'ai 15 ans...

Quand j'étais petit, je regardais "Max et Compagnie", version française de Kimagure. Je ne comprenais pas tout, loin de là. J'aimais juste regarder et j'étais un peu amoureux des protagonistes féminins peut être aussi. Je me rappelle des voix françaises dont les tonalités respectaient les voix japonaises. Par contre, je ne voudrais pour rien au monde le revoir en version française, tant à l'époque les traductions des textes étaient faites à la va vite, le tout empreint d'une censure lourde qui voyait les épisodes se faire découper à la hache si la moindre allusion au sexe apparaissait. Donc, quand une nostalgie irrépressible s'est emparée de moi, et que, poussé par un sentiment venant du plus profond de mes jeunes années, je me suis offert les dvd, j'étais curieux de creuser le pourquoi de mon intérêt pour la série.
Très vite, tout est revenu. Ce qui m'avait plu, plus petit, c'était l'atmosphère très forte de la série. La douceur de cet âge adolescent que je ne connaissais pas à l'époque mais dont je me rappelle aujourd'hui. La musique contribue beaucoup à cette atmosphère. Du saxo, des mélodies douces, tout ce que je n'aime pas, et pourtant, là, dans la série, ça marche du tonnerre. Petit voyage dans le quotidien du Japon des années 80, où il ne se passe rien à part aller et venir entre le collège et le café du coin, l'ABCB.
Attention, toutefois, de temps en temps surgissent des collégiens méchants méchants méchants organisés en bande, à côté desquels Mad Max fait gentil. Difficile de voir la cohérence entre ces apparitions et le calme présenté le reste du temps. Mais bon, allez, ça passe, il faut bien provoquer l'intrigue parfois et justifier quelques scènes d'action.
Mais surtout, il y a ce triangle amoureux. Je ne l'avais pas bien compris petit, je l'avais juste ressenti. Avec un oeil adulte, le visionnage est différent. Les premières amours du collège, les innombrables questions et les fantasmes à rallonge où LA fille qui nous plaisait était au centre de nos pensées. Fantasme dans tous les sens du terme. Du plus innocent, un amour pur idéalisé au moins innocent, quand on se prend à fantasmer sur une poitrine naissante. La série joue de tout ça, assez justement. Le personnage principal, Kasuga (Max), est humain (bien que magique). Il est amoureux sans concession, il fait en sorte de ne pas blesser ses proches, et il est gauche, extrêmement gauche, tellement gauche. A tel point que, parfois, c'est agaçant! Et puis on finit par se rappeler qu'à cet âge là, on devait être pas loin d'être comme ça en fait... Toute l'intrigue réside sur le triangle amoureux, exploité au fond tout au long de la série. Une situation inextricable. Et puis bien sûr, le personnage de Madoka (Sabrina), parfaitement bien écrit et jouant avec son mystère qui se dévoile tout doucement, ce qu'il faut pour justifier un amour passionnel de jeune garçon.
Bref, on a là une manière de parcourir tout ce qui fait le charme un peu niais de l'adolescence, les sentiments décuplés, les situations simples qui prennent des proportions dantesques au vu des enjeux, les envies naissantes, les maladresses et les inhibitions...
La série n'est pas sans défaut. Elle aurait mérité d'être réduite de moitié, tant les 48 épisodes sont inégaux, notamment autour des épisodes 30 à 40 où n'importe quelle idée est exploitée... C'est un peu n'importe quoi parfois, voire même franchement faible selon certains épisodes. La magie n'est pas trop mal utilisée mais des fois, c'est aussi un prétexte au n'importe quoi. C'est plus agréable quand elle se montre discrète et n'est qu'un élément perturbateur sans être au centre de l'épisode (exception faite des deux derniers épisodes où elle revêt tout son intérêt).
Mais les épisodes charnières sont assez captivants pour l'emporter et laisser une impression durable (assez pour donner envie de la revoir 25 ans après en laissant cet atmosphère au fond de soi). On s'attache à cette situation, en se demandant comment tout cela finira. Et le final est à la hauteur.


En conclusion, je dirais que c'est une série hommage à l'amour adolescent, ou plus généralement l'adolescence et toutes ces questions, avec un dessin bien sympa et une musique chouette. Les auteurs en offrent une vision honnête, ni trop sévère en le décrivant uniquement comme un âge ingrat, ni trop enchanteur en oubliant les à-côtés moins jolis comme la gaucherie exacerbée ou la perversion (même si on est Japon et que le rapport à la perversion n'est pas le même que chez nous, mais elle existe aussi ici). Un sujet loin d'être facile à trouver, bien retranscrit à l'écran. Donc merci à ses auteurs pour les histoires de Kasuga, Madoka et Hikaru chan. Arigato gozaimas!!

Raimondbart
8
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le 14 févr. 2018

Critique lue 1.7K fois

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Raimondbart

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