Danser avec le diable

Dire que Mindhunter était une série attendue est une litote. David Fincher aux commandes, un sujet border - comment apprendre des tueurs en série. pour mieux les combattre. Le pari est vraiment réussi en début et en fin de saison - soit les prémisses des sciences du comportement et leur premières utilisations. Et parmi les épisodes, les deux derniers sont vraiment magistraux, glaçants dans ce qu'ils impliquent pour nos deux enquêteurs, montrant le véritable danger de la confrontation avec des monstres, qui confirme une fois de plus que Nietzsche avait parfaitement compris que regarder dans l’abîme n'est pas sans risque. La scène d'aveux est un petit bijou de mise en scène, en champ et contrechamp, ou l'avantage psychologique passe de l'un aux autres sans que l'on voit la transition, juste le résultat d'un tueur arrogant passant, petit à petit, aux aveux. Formidable moment de cinéma, dans une série

Petit bémol, l'exploitation un peu trop caractérisée du buddy movie "ou les 2 héros antagonistes sont si proches par leur métier", des rebondissements un peu artificiels (l'affaire de la cassette, l'histoire d'amour manifestement plombée depuis le départ), des épisodes centraux qui tournent un peu en rond. Mais l'ensemble reste remarquable au niveau de la mise en scène qui refuse de céder à une quelconque facilité, et évite comme toujours avec Fincher d'aller la ou on l'attend (en clair c'est pas du Michael "boom boom" Bay)