Nevertheless,
6.3
Nevertheless,

Drama jTBC (2021)

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L'histoire de Pauvre Bichette et son Robert Pattison coréen

Je me suis mise récemment aux Dramas coréens (seulement dix jours) donc je n'y connais pas grand chose. J'ai découvert la série d'horreur Kingdom en premier lieu et grâce à Netflix qui ouvre toujours de nouvelles portes, me voici tombée dans la grande soupe des Dramas et séries coréennes en tous genres. Les deux Dramas historiques coréens que j'ai découverts il y a peu m'ont scotchée dans le canapé et c'est donc avec un véritable enthousiasme que je voulais découvrir un Drama différent.


Nevertheless est donc mon premier Drama coréen qui se passe dans le monde actuel.


C'est toujours intéressant de découvrir une nouvelle culture et ce, même par le petit écran. Observer le quotidien de ces jeunes étudiants à Séoul, leur façon d'apprendre, de se divertir, comprendre leurs rêves et leurs difficultés a été un aspect qui m'a fait apprécier sincèrement ce Drama.


Même si leurs exposés en classe font un peu 6ème2 au collège Gustave Flaubert (ce qui m'a décontenancée pour des étudiants - conf le voyage sur la lune de Méliès par Nabi-), j'ai réalisé que j'aimais bien le fonctionnement de cette école et, j'imagine, celui du système éducatif en Corée. Les étudiants sont très autonomes (genre dans quelle école en France peux-tu rester jusqu'à minuit à bosser ?), organisent beaucoup d'événements collectifs, il y a beaucoup de pratique et les enseignants sont davantage des guides ou des conseillers plutôt que de véritables chefs de classe. A ce titre, c'est très inspirant pour nous français de voir d'autres manières d'envisager l'école. Petite parenthèse aussi, j'ai adoré être plongée dans le milieu des beaux arts car certaines oeuvres proposées par les "étudiants" étaient vraiment sympas à regarder, notamment celles de l'héroïne. Je ne sais pas qui sont les auteurs de ces oeuvres véritablement, mais j'ai aimé leur travail.


En ce qui concerne leur vie sociale, je suis assez surprise de constater que ces jeunes d'une vingtaine d'années se comportent beaucoup comme des adolescents (jeu de la bouteille, défis enfantins, considérations enfantines..) et qu'à l'inverse on leur met une pression de dingue pour réussir et devenir des adultes responsables et affirmés. Cela parait tellement paradoxal et si dur à vivre ! Cette pression est omniprésente également via ce jugement permanent des uns sur le physique (grossophie/look/réseau social), le choix des relations ou professionnels (choix de l'université pour Sol) des autres. J'ai trouvé ça fascinant à regarder, j'ai vraiment eu l'impression de "voyager loin" bien qu'il y ait malgré tout de nombreux points communs avec l'Europe.


Pour en revenir au scénario purement et simplement, je dois dire que je n'ai pas vraiment accroché. La mise en scène, le jeu des acteurs, les personnages sont plutôt bien (à noter quand même, le rythme est un peu lent et la B.O répétitive prend la tête à la fin ) mais la Romance en elle-même (qui est quand même l'essentiel de tout ça) ne m'a pas du tout transportée même si les romances secondaires étaient plutôt mignonnes. (surtout celles des deux colocataires et Sol et Jiwan)


Je dois dire que les deux tourtereaux principaux m'agacent positivement.


D'un côté, je trouve que Nabi ...a l'air "gentille"...avec tout ce que ça sous-entend de péjoratif. C'est une fille pleine de mollesse, un brin victime qui se laisse complètement porter par les événements. Elle ne parle jamais directement, manque de curiosité et de peps, Elle a aussi quelque chose de très ordinaire et de kawaï un peu énervant. C'est sans doute horrible ce que je dis, mais, comparée aux deux héroïnes que j'ai pu découvrir dans mes Dramas précédents -qui forçaient l'admiration avec leur courage, leur soif d'apprendre, leur franc parler-, celle-ci me gonfle. Elle m'a vaguement fait penser d'ailleurs à la potiche de 50 nuances de Grey. #jaiunsyndromedestocklommaisjetrouveçamignoncarjaipasdesenscritique.


Par ailleurs, mon constat est le même pour le Dom Juan de qui elle s'éprend et dont le nom m'échappe. Le gars est une sorte de poseur à mèche sur le front qui s'imagine vivre dans une pub Nespresso en permanence et dont le seul atout réel est un vague talent pour l'art que la série n'exploite pas vraiment.


De fait, de ce que la caméra montre, son seul charme plastique devrait justifier son pouvoir de séduction sur les femmes et notamment sur l'héroïne puisque l'on apprend pas grand chose de lui au fil des épisodes. Ah si, regroupant les éléments, on en déduit tout de même que monsieur est un queutard monomaniaque flippant des papillons, se prenant très au sérieux, manquant d'empathie, peu souriant, un brin stalker, toujours taiseux, souvent malaisant, et qu'il a une bonne mémoire puisqu'il se souvient que Nabi aime les sodas au citron vert. Bref, typiquement, voilà le genre d'homme qui ne me ferait pas du tout craquer.


Leur relation par conséquent a tout de toxique, de décevant, puisque l'union d'une adorable rêveuse et d'un antipathique notoire ne peut conduire qu'à un échec glauque. Les scènes où le type apparait dans la vie de Nabi d'ailleurs me mettent d'ailleurs toujours mal à l'aise. Tantôt il est autoritaire, agressif, jaloux, ou se comporte de façon détestable pour dérouter Nabi. La scène du barbecue est assez significative en ce sens où ce type n'essaie même pas de s'effacer pour laisser Nabi respirer et être heureuse. Le pire, ce sera quand il ira jusqu'à s'incruster pépouze chez sa tante et faire le forceur. Quel frisson de malaise j'ai eu ! Quelle angoisse ! A dire vrai, ce Drama m'évoque plus la liaison d'un pervers narcissique avec sa victime qu'une histoire d'amour et je n'arrive pas à comprendre les personnes qui ont trouvé ça sexy ou mignon.


A regret, j'avoue même que les seuls moments où j'ai bien aimé Nabi c'était quand elle partageait des moments avec son prétendant cuisinier. Sa tendresse, sa gentillesse étaient si adorables à regarder que j'aurais aimé que ces moments durent davantage et que l'issue soit différente.


Dès los, je ne recommanderai pas vraiment cette série même si elle fait passer le temps, malgré tout, plutôt agréablement grâce "à tout le reste".

Mouchni
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le 26 janv. 2022

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Soso la bricole

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