"Qu'avons nous là, inspecteur ?"
"Un anime, troisième dans l'ordre de visionnage des Monogatari selon les LN. Retrouvé asphyxié par une surdose de fan service, on va l'envoyer chez le légiste dans quelques minutes. Pourquoi, vous pensiez y trouver autre chose ?"
"Effectivement... Regardez cette boursoufflure au niveau de la gorge. Il y a un truc coincé dedans."
"Oh merde.... Qu'est ce que c'est ?"
"Ça, inspecteur....
C'est de l'inceste et de la pédophilie."
Dur de commencer une critique sur un morceau pareil sans un peu d'humour, non ? Sur cette touche pourtant légère, il est préférable de prévenir les âmes sensibles :
Je suis partagé devant Nisemonogatari.
Jalonné de part et d'autres de trous et de vide, cette saison semble à de nombreux moments se perdre elle même. Dans ses dialogues. Dans sa mise en scène. Dans son histoire. Une bonne chose, c'est un monogatari, après tout, non ?
Pas forcément, car il y a se perdre et se perdre... Ici, on enchaîne les discussions emplie d'une vacuité sans nom, qui tourne autour du vide et de l'ennui décomplexé d'un jeune lycéen par une journée ensoleillée.
Comme endormi, on suit les épisodes sans vraiment comprendre où l'on va... Et pourquoi, surtout. Ici, point de références iconographiques à se mettre sous la dent, on meurt rapidement de faim.
Et s'il n'y avait que ça !
Dans sa volonté d'introduire les 2 sœurs de Koyomi, éléments absents de Bake et Kizu mais pourtant visibles, on espère alors en apprendre plus sur leur relation particulière. La déception et la consternation est grande, on observe, incrédule, une banale scène d'abord étrange de brossage de dents devenir une sorte de destruction du personnage principal. Comme si tout ce qu'avait mis en place Bake et Kizu, n'avait jamais existé.
Pervers ? Oooh ça oui, il l'est. Mais ici, j'ai eu l'impression d'assister à une mise au pilori de ce pauvre Koyomi, sacrifié sur l'autel du fan service douteux.
Pour autant, énormément d'éléments intéressants sont dévoilés si l'on survole cette scène surréaliste (et tant d'autre, d'ailleurs) On y découvre deux sœurs, extrêmement droite et justes, voulant apposer une vision de la justice manichéenne, confronté à la vision de Koyomi.
La notion d'imposture prends alors enfin tout son sens et c'est Karen, la première sœur, qui subira de plein fouet la vision réaliste d'un monde où la notion de vérité est gorgée d'hypocrisie. L'homme nait mauvais, et use de la vérité et de la bonté comme d'un mensonge.
Si le premier arc, dévoilant Keiku, est assez pauvre et se conclut mollement, on appréciera davantage le deuxième, introduisant K et Y, 2 femmes mystérieuses chasseuses de vampire. Le combat final avec ces 2 femmes aura le mérite de grandement rehausser la qualité de cette saison ma foi décevante.
De plus, plusieurs relations s'étoffent, comme celle entre Kiss Shot et Koyomi, elle quitte un peu son rôle de poupée de chiffon mutique pour enfin s'avancer sur le devant de la scène. Et ça fait plaisir.
Pour conclure, je dirai que Nisemonogatari m'a laissé une note douce amère en bouche, traversé par de merveilleux moments de grâce stylisé comme seul cette saga en a le secret, comme par des moments d'une grande gêne...
Il est important de préciser malgré tout à quel point mon avis peut être biaisé, autant par l'effet ascenseur procuré par Kizumonogarari que par les avis général que j'ai vu et lu sur Nise.