Oreimo
5.9
Oreimo

Anime (mangas) (2010)

Ore no Imouto est typiquement le genre de séries dont j'ai regardé le premier épisode par pure curiosité ; d'ailleurs, cette saison, je crois avoir donné leur chance à presque toutes les nouveautés, pour finalement n'en garder que quatre.
L'inceste en anime et dans une série apparemment typée « otaku », cela n'est franchement pas mon truc ; je le garde pour mes shôjo des années 70 (comme le génial Andromeda Stories). Bref, toujours est-il que je m'attendais tout de même à un truc bien glauque. D'où une excellente surprise à la vue du premier épisode.
La situation est la suivante : nous avons une petite sœur en apparence parfaite mais d'une rare violence verbale envers son grand frère, et un grand frère banal mais bonne patte. Leur relation change lorsque ce-dernier découvre que sa sœur n'est pas aussi irréprochable qu'elle le laisse paraître : non seulement c'est une otaku – ce qui est assez mal vu au Japon, malgré ce que certaines séries peuvent prétendre – mais en plus, elle vit une passion envahissante pour les eroge (jeux érotiques). Ou, plus exactement, pour les eroge mettant en scène des petites sœurs. Vous saisissez l'ironie de la situation.
Comme elle sait que ses loisirs seraient très mal vus de la majorité de son entourage s'ils venaient à les découvrir, elle décide de demander conseil à son grand frère, malgré leurs relations très conflictuelles.
Après un premier épisode à la fois drôle et enthousiasmant, aucune raison de faire un procès d'intention à cette série quant à une éventuelle dérive, même si certaines mauvaises langues commencent déjà à essayer de ramener les spectateurs à la raison, en leur faisant bien comprendre que le grand frère allait forcément se taper sa sœur avant la fin. Maintenant que l'anime vient de s'achever, je peux le dire : ils l'ont eu dans l'os ! Il y a bien eu une scène un peu tendancieuse – que je prends comme une référence à Neon Genesis Evangelion – et les sentiments de Kirino peuvent parfois paraître confus, mais aucune relation amoureuse entre le couple vedette. Que dalle. Nada. Et personnellement, je préfère comme cela.
Dès le début, j'ai pris cette série plus comme un délire parodique qu'autre chose. Une collégienne qui joue à des eroge dévolus au siscon (sister complex) et qui s'extasie devant les gamines car elle les trouve mignonnes, tout de suite, cela ne fait pas très sérieux.
Dans les faits, comment fonctionne cet anime ? Apparemment, Kirino souffre de n'être entourée que de personnes lambda, avec qui elle ne risque pas d'échanger sur ses passions. Donc, elle utilise tous les prétextes pour forcer son frère à rentrer dans son univers, et chaque nouvel épisode peut être considéré comme une nouvelle épreuve à affronter pour le pauvre lycéen : maid café, convention, Akihabara, eroge,... Toujours sur un ton largement humoristique, même si les révélations autour de Kirino seront l'occasion de moments plus dramatiques, montrant que les otakus sont loin d'être bien considérés au Pays du Soleil Levant.
Le seul vrai problème de cette série vient peut-être de son couple vedette. Kyousuke, notre héros, a beau être doté d'un certain bon sens, il se montre particulièrement attentif envers sa petite sœur ; alors que, franchement, nous ne pouvons pas dire qu'elle le mérite. Il peut aller loin pour son bien, mais elle ne lui en est que très rarement reconnaissante. Kirino, justement, est une horreur sur patte, une gamine violente et autoritaire qui semble considérer son frère comme un moins que rien ; elle n'hésite d'ailleurs pas à le traiter de pervers, alors que c'est généralement elle qui l'a poussé à commettre des actes limites... Peut-être qu'elle a tout simplement du mal à exprimer ses sentiments, mais le résultat reste le même : elle mérite des baffes, et pas qu'un peu. Heureusement, ils ont tout deux de bons côtés, et leurs personnalités servent aussi à apporter des aspects comiques ; par exemple, Kirino joue à un jeu où une gamine possède la même personnalité qu'elle, et la voilà qui râle devant son ordinateur, et se plaint qu'une petite sœur avec un tel comportement, cela ne peut pas exister.
Il va sans dire qu'ils ne sont pas les seuls protagonistes de la série. Nous retrouvons pèle-mêle le père autoritaire mais sensible, la mère un peu à l'ouest, l'amie d'enfance de Kyousuke et sa famille envahissante, la meilleure amie « normale » de Kirino, une otaku à l'ancienne, et une cosplayeuse à tendance gothique. La plupart sont excellents, en particulier les deux amies otaku de Kirino. Par contre, le dernier épisode introduit un nouveau personnage à fort potentiel comique dans l'entourage de Kyousuke, et je trouve dommage que nous n'ayons pas eu l'occasion d'en apprendre plus à son sujet. Et cela manque de fujoshi, pour compléter le tableau. Peut-être pour une seconde saison ? Je ne serais pas contre.
Car oui, je peux le dire : j'ai apprécié cet anime. Son synopsis apporte une forme d'originalité, et il m'a surtout véritablement amusé. Typiquement, voilà une série sympathique et divertissante. Cela ne va pas plus loin, mais suffit amplement à mon bonheur.
Ninesisters
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le 15 mai 2012

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