Cette mini-série formidablement interprétée par tous ses comédiens et comédiennes, Bénedict Cumberbatch en tête dresse le portrait de Patrick Melrose, jeune homme, puis moins jeune, complètement à côté de ses pompes : il ne résiste pas à la prise de drogue, cocaïne, héroïne, alcool, il n'a aucune idée de quoi faire dans la vie.
Les séries sur l'inceste ne sont pas si fréquentes et j'ai toujours très peur de la façon dont ce sujet sera traité. Comme le dit Dorothée Dussy, concernant l'inceste, ce qui est tabou, ce n'est pas de le faire, c'est d'en parler. Voilà pourquoi il est très important que de telles oeuvres existent.
Cette série montre les conséquences de l'inceste, la destruction que cela produit et les difficultés, voir l'impossibilité, pour la victime à réparer son psychisme et à vivre.
La construction de la série est très intéressante et malgré les flash-back, on ne se perd jamais tout en prenant beaucoup de plaisir à l'ambitieuse construction narrative.
Je me questionne juste sur la fin. D'un côté je l'ai trouvé puissante, car elle met la lumière sur la nécessité pour la victime de condamner son agresseur ainsi que l'acte commis (ce qui est extrêmement difficile quand il s'agit de son parent) et en même temps je l'ai trouvé un peu simpliste, comme s'il suffisait que l'enfant dise non, ce qui est, à la fois vrai et ne reconnaît pas tout à l'impossibilité pour l'enfant de dire non justement. Même si j'ai interprété cette séquence comme une réécriture de Patrick d'un vieux souvenir et pas comme la réalité. Réécriture utilisée en EMDR par exemple pour substituer un souvenir où on agit à un souvenir violent. Et point de départ, pour le personnage, d'un véritable changement.