Lenteur Pro Max

PS : Avis rédigé après avoir vu les 6 premiers épisodes.

PS 2 : Je vais spoiler à mort (même si je ne sais pas si on peut vraiment parler de spoiler, vu que le scénario tiendrait sur un post-it de six mots).

No spoiler

Vous êtes YouTuber ciné/séries, vous aimez plus la forme que le fond ? Vous adorez sur-interpréter les œuvres à outrance ? Vous êtes fan du concept de la Mystery Box de J.J. Abrams, et vous raffolez de la lenteur contemplative façon Vince Gilligan ? Vous n’aimez pas les personnages travaillés (ou carrément avoir limite que 2 personnages), mais vous adorez abandonner toute logique cartésienne pour accepter des non-sens scientifiques et des personnages idiots à souhait ?

Alors cette série est faite pour vous. Vous pourrez monétiser vos vidéos en sur-interprétant la forme : les plans de caméra, les couleurs, les illustrations hors champ, le montage… Bref, de quoi meubler pour l’algorithme YouTube.

« Mais attends, une série, ce n’est pas que la forme, il y a aussi le fond, le scénario, les personnages », pourriez-vous penser.

Pour faire court : NON. Ici, on étire quelques mots écrits en police taille senior sur un post-it… pendant plus de six épisodes. Enjoy !

Spoiler

L’épisode 1 était vraiment plaisant, intriguant, et donnait envie de revenir… mais aussi profondément débile : D’où sort l’idée de fabriquer de l’ARN à partir d’un signal reçu depuis des millions d’années-lumière ? C’est comme recevoir une lettre qui vous dit de sauter par la fenêtre… et le faire sans réfléchir. Dans Pluribus, OUI, c’est logique.

Bref : narration à base de Mystery Box façon Abrams, beaucoup de questions mais aucune réponse (spoiler : il n’y en aura jamais de crédibles).

Dès les épisodes suivants, la justification donnée ressemble à un « tkt frère ». Tout passe très vite : militaires dans des sous-marins, dans l’espace… mais osef, surtout ne commencez pas à réfléchir.

Pendant 6 épisodes, on se tape des plans interminables, avec des cliffhangers « incroyables » selon certains YouTubers :

Comment la contamination a eu lieu précisément ? OSEF, on a montré des gens lécher des trucs et des chemtrails. « Faites vos propres recherches. »

La ruche est « gentille », ne fait pas de mal, ne tue pas, et ne peut pas mentir.

Il n’y a que 12 immunisés. Pourquoi ? OSEF. Mais on insiste pour montrer que la protagoniste immunisée est triste, alcoolique et « méchante ».

Les membres de la ruche ne peuvent pas mentir, mais font tous une giga crise d’épilepsie quand Rachel devient hystérique. Pourquoi elle ? OSEF : elle est aigrie, alcoolo et lesbienne. Sur 7 milliards d’humains, impossible d’avoir mieux.

Super Carole découvre que la ruche mange des cadavres. Whaou, cliffhanger de pacotille… Soleil Vert peut dormir tranquille.

Le Paraguayen parano ne contacte pas la ruche, jette la nourriture avec un pied-de-biche pour ne pas la toucher… mais prend à pleines mains une enveloppe qui contient… une cassette VHS. En 2025. Et bien sûr, il a un magnétoscope.

Et je pourrais continuer : incohérences à la pelle, cold openings interminables de 10 minutes pour montrer un hôtel dans la glace ou un parano qui fait sa vie… sauf quand l’intrigue doit avancer, et là il sort en voiture sans combi P4.

La ruche est d’une bêtise abyssale. Je veux bien suspendre mon incrédulité en SF, mais une entité qui te donne tout puis boude, puis donne tout aux autres quitte à détruire leur propre ecosystème (coucou le magasin bio, et las vegas super eclairé.

WTF.

Note : 4/10