L'algorithme de Netflix peut avoir du bon avec cette suggestion qui m'a fait de l'oeil et dont je viens de dévorer les 5 saisons (et les 43 épisodes d'une heure) en 3 jours. Oui, je crois qu'on peut tout à fait parler de COUP DE COEUR !
Preuve (s'il le fallait encore) que la BBC et les Anglais sont les rois de la série historique, POLDARK est la 2nde adaptation de la série de romans de Winston Graham (dont je déplore le retard pour la traduction française), la 1ère datant des 1970's.
Si l'on peut ranger cette série historique, entre drames et aventures épiques, dans la même catégorie que OUTLANDER (le côté fantastique des voyages temporels en moins), ou encore DOWNTON ABBEY, la série possède une indéniable originalité avec ses paysages à couper le souffle, ancrés dans les Cornouailles, un personnage à part entière...
Le pitch se situe à la fin du 18ème siècle, alors que Ross Poldark, capitaine dans l'armée royale britannique qui vient de subir une lourde défaite lors de la guerre d'indépendance américaine, revient au pays. Il pense y retrouver Elizabeth, la jeune fiancée qu'il avait laissée. Les Poldark sont une famille aristocrate illustre, spécialisée dans l'extraction minière. Mais rien ne se passe comme prévu, Ross découvre que les siens l'ont cru mort, et que sa promise s'est fiancée à un autre, son cousin Francis Poldark. Fou de chagrin, il décide de relancer la mine familiale et de restaurer son domaine décrépit, lorsqu'il prend à son service Demelza Carne, une "sauvageonne" inculte qu'il va élever au rang d'aide cuisinière, mais pas que...
Romanesques, épiques, violentes, sanglantes, poignantes, les 5 saisons de POLDARK ne laissent que peu de répit au spectateur. Si le montage va parfois trop vite, de même que les intrigues et les sauts chronologiques qui entraînent fatalement quelques incohérences et inexactitudes (rien de méchant), le reste est habilement maîtrisé. C'est assez jubilatoire de découvrir Aidan Turner (le nain Kili amoureux d'une elfe dans la trilogie THE HOBBIT) dans le rôle du charismatique, courageux et tête à claques Ross Poldark !
Il crève littéralement l'écran, tout comme la magnifique Demelza. C'est sans compter sur une galerie de personnages attachants (pour la plupart), très bien interprétés (ah, le docteur Enys et Sire Horace, un carlin so cute ! ), quelques méchants qu'on adore détester (Georges) et d'autres qu'on se désespère de voir crever ! Bien sûr, les personnages principaux ont plus souvent la poisse que le commun des mortels, ils s'en prennent plein la tronche et continuent malgré tout de foncer tête baissée parce qu'ils ne sont que bonté, générosité et courage ! ^^
D'où des thématiques très percutantes comme le viol conjugal (comme quoi, pas besoin de scènes de sexe crues pour dénoncer, le simple fait de suggérer est tout autant révoltant), les ravages de la guerre, la trahison, le poids de l'héritage familial, la lutte des classes, le développement industriel et l'exploitation minière, l'esclavage, la révolution française et ses conséquences chez les voisins britanniques, la condition des pauvres, le sacrifice, le patriotisme, la corruption... et j'en passe ! Une reconstitution historique plutôt fidèle qui remet pas mal de choses essentielles en perspective. On vibre, on se révolte, on retient souffle & larmes, on rit, bref, j'ai passé un merveilleux moment et les personnages me manquent terriblement !
Dommage que la BBC souhaitait dès le départ 5 saisons alors que la saga de romans en compte 10, et qu'ils n'ont pas tous été portés à l'écran. Il ne me reste plus qu'à attendre la traduction des tomes restants (à ce jour les 3 premiers sont dispos en français), même si la fin ouverte de la série peut se suffire à elle-même.