Ce ne fut pas Waterloo

Mal aimée sur Senscritique, Roxane n'est pourtant, en soi, pas une série si décevante que ça. Au moment où j'écris cette critique, Roxane est à 2,8/10 là où Bref. est à 7/10. Pourquoi je fais la comparaison ? Parce que le format « série de 3 minutes sur la vie d'un(e) trentenaire un peu gamin avec de nombreux partenaire sexuel » me semble être assez proche.
La différence c'est que Roxane c'est une fille et que ça ne parle que de sexualité (là où il y avait un vrai back-ground dans Bref.). Je n'entends pas dire que Roxane est une série excellente, mais je m'étonne d'une moyenne aussi basse alors que la série se laisse regarder.

40 épisodes, en deux saisons, chacun faisant 2 à 4 minutes. L'histoire c'est celle de Roxane, qui approche de la trentaine, qui aime la vie, qui aime boire, sortir, danser, faire l'amour. Elle n'aime pas son travail et aimerait bien vivre une belle histoire. Et régulièrement, Roxane retrouve Yannis, son meilleur ami, dans un bar, pour discuter de la vie de Roxane. Une vie où de nombreux amants se succèdent.
Malheureusement, dans la vie de Roxane rentre un musicien, ténébreux et volage, Le Connard comme il est surnommé va être l'horreur de sa vie, mais en même temps, celui vers lequel elle retournera toujours.

La force de cette série est de ne pas faire dans le bisounours. Il est très clairement dit que Roxane a une vie sexuelle riche, qu'elle le sait et que c'est comme ça. Pour autant, ce n'est jamais dit que c'est la norme ou que c'est anormal. C'est juste comme ça. Le personnage est également emplie de défaut : jalouse, un brin menteuse, beaucoup trop susceptible et parfois un peu mitomane.
En sommes le personnage est assez exagéré sur certains points pour être drôle et attachant et, en même temps, reste crédible. Sans jamais entrer dans un discours féministe (le seul épisode qui l'essaie étant d'ailleurs peut être un brin raté sur l'ouverture culturel mais passons), Roxane parvient pourtant à ouvrir les consciences de la sexualité féminine.
Face à Roxane se tient Yannis, l'ami fidèle, sérieux, stable et efficace. Si on regrette qu'il ne soit pas davantage développé, sa présence, toujours rassurante, efficace et surtout intelligente permet de ne pas être un simple poteau face à Roxane mais offre vraiment de l'intérêt à la série en permettant un réel dialogue. C'est aussi le bon conseil, celui qu'on voudrait donner et/ou écouter.

Le sexe est donc au centre de la série, on a le droit aux plans à trois, au sex-toy, à l'homosexualité, aux tromperies, au sex-friend mais aussi à pas mal de partenaire sexuel : les stagiaires, les jeunes, les ex, les vieux. On découvre les joies de la drague, du speed-dating, des ruptures, des premiers rendez-vous.

La série parvient à faire rire et offre surtout un duo principal très agréable. Julie Bargeton et Erwan Marinopolous m'ont véritablement séduit. Malheureusement, d'autres personnages ne sont pas assez creusés, à commencer par Le Connard, Matthias Van Khache. Le personnage est creux et se contente d'être le stéréotype du rockeur goujat tout le long. Irrémédiablement Roxane retourne vers lui sans qu'on comprenne jamais pourquoi.
La série souffre d'ailleurs, à ce sujet, d'un véritable développement, et l'épisode sur la fausse rupture avec est encore le plus réussie car le plus émotionnel. Trop souvent le rire efface effectivement une réflexion et un développement qui aurait pu être là. Derrière l'amusement on ne voit guère de progression durant les 40 épisodes. Trop répétitif donc et manquant de background complet.
Dommage car les personnages secondaires donnent du charme.

La réalisation est bonne, l'humour est présent, mais Roxane manque de sérieux pour être une vraie bonne série. Pour autant, sans jamais être inoubliable, la série fait son petit effet et permet d'avoir un bon moment, ce qui est déjà pas mal.