Saki avait été une bonne surprise. Alors oui, je sais : son succédané de relation lesbienne, son fan-service à outrance, la présence d’un studio de renom qui semble ici vouloir faire dans l’anime bas-de-gamme, la puissance démesurée de certains protagonistes, et sa surenchère constante ne lui ont pas apporté que des adeptes, mais j’ai été séduit par son délire et ses personnages. Seul problème, la série s’arrêtait avant de montrer l’inévitable confrontation contre le boss de fin ; aucune suite n’ayant été annoncée sur le moment, ce fût un peu frustrant.
Depuis, nous avons eu Saki Achiga-hen – episode of side-A.

Achiga-hen est un spin-off de Saki, le titre se déroule en parallèle des aventures de Nodoka. Donc si vous n’avez pas vu Saki, cette adaptation animée ne présente aucun intérêt pour vous. Néanmoins, les spectateurs qui connaissent déjà cette série risquent eux-aussi d’être surpris.
J’ignore si le problème vient du changement de mangaka (puisqu’il s’agit d’une adaptation) ou du changement de studio, mais les deux animes divergent sur de nombreux points. Le réalisateur, lui, n’a pourtant pas été remplacé.

Déjà, finis les techniques ahurissantes, les éclairs jaillissant des tuiles de mahjong, les effets lumineux invraisemblables, et tout ce délire qui rendait Saki si savoureux. Il reste quelques éléments qui font tâche dans le décor, mais l’ambiance a quand même beaucoup évolué. L’ensemble est plus lisse, plus sage.
Autre bouleversement, et là cela vient probablement du nouveau mangaka, la série propose beaucoup moins de personnages stylés, identifiables, en un mot mémorables. Trop souvent, la particularité d’une antagoniste se limite à une coupe de cheveu ou à un accessoire ; les seules à montrer un peu d’extravagance, comme Teru, sont celles qui proviennent en réalité de la série principale.

Pour être tout-à-fait honnête, les deux séries n’appartiennent pas forcément au même genre. Achiga-hen est plus axé tranche-de-vie, une part importante de la série est consacrée à la réouverture du club, au recrutement, et à la remise à niveau de ses membres. D’ailleurs, le but premier semble moins de gagner le championnat que de se retrouver face-à-face avec Nodoka et ses nouvelles coéquipières (dont nous savons d’avance que ce sont elles qui remporteront le tournoi). Les matchs passent en retrait, durent moins longtemps, et cela explique probablement pourquoi les adversaires ne sont pas très travaillées.
Seulement voilà : une fois la rencontre avec le fameux « boss de fin » commencée – qui se déroule, pour les héroïnes de cette série, avant le stade de la finale – celle-ci va durer très longtemps. Trop longtemps, en fait : plusieurs épisodes rien que pour la confrontation avec Teru, durant laquelle aucune des héroïnes n’a de rôle à jouer ! Une situation paradoxale pour une série qui, jusque-là, n’avait pas voulu se concentrer sur les affrontements.

Saki était un anime réussi non seulement pour sa douce folie et ses tendances « nekketsu », mais aussi car ses matchs, ses protagonistes, et ses moments de détente possédaient tous leurs points forts. Avec Achiga-hen, il est plus difficile de s’attacher aux personnages secondaires (à quelques exceptions près), et la dernière confrontation finit par devenir affreusement lassante. Heureusement, j’ai apprécié sa partie tranche-de-vie, reposante et attendrissante, mais concentrée sur la première moitié de la série.
Si vous avez aimé Saki, cela pourra vous amuser de découvrir cette série parallèle. Sinon, vous pouvez passer votre chemin, sans regret.
Ninesisters
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le 31 déc. 2012

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