Saturday Night Live
7.9
Saturday Night Live

Émission TV NBC (1975)

Live from New York, it's Saturday Night! (et autres variations)

Vous n'avez jamais vu Saturday Night Live ? Jamais, jamais, du tout, du tout ? Si vous êtes amateurs de comédies américaines, c'est un véritable dommage, puisque beaucoup de grosses pontes y ont fait leur débuts ou, du moins, y ont contribué. Mike Myers ? Tina Fey ? Will Ferrell ? Bill Murray ? Chris Rock ? Andy Samberg, Adam Sandler, Amy Poehler ? Pour n'en citer qu'une poignée. Saturday Night Live, c'est certes les débuts de grands, mais c'est aussi un univers de références qui marquent le monde américain, celui de la comédie en premier, et ouvre la porte à tant de private joke à coté desquelles on pourrait d'ordinaire passer.


L'introduction post-cold open ne manque pas de me donner des frissons. Une de ses variations est la version du classique journalistique, où le comédien déclare le visage impassible :



Live, from New York, it's Saturday Night.



Brrr, j'en ai presque des frissons.


Mais revenons à nos moutons. Même si ça ne vous dit rien, vous avez probablement déjà été confronté à des sketches de SNL, ne serait-ce que grâce aux digital shorts du groupe The Lonely Island, dont les membres étaient soit cast member (Andy Samberg), soit scénaristes (Akiva Schaffer et Jorma Toccone) pour l'émission. Devenus très populaires, notamment grâce à Dick in a Box (ft. Justin Timberlake) ou encore Lazy Sunday, la majorité sont disponibles sur youtube, et ce avec une pléthore d'extraits de nombreuses saisons, vielles ou nouvelles, depuis peu uploadées. Une véritable mine d'or. Si vous êtes curieux, allez faire un tour sur la chaîne, regardez donc Palin/Hillary Open, Dopelgangers, Update: Palin Rap (Amy Poehler rappe enceinte. Mythique), The Curse (I <3 Jon Hamm), Debbie Downer: Happiest Place on Earth, Sully and Denise et les autres vidéos des Boston Teens, sans oublier les Celebrity Jeopardy (un grand classique). Oh et One Direction Concert Line. Et Luvahs in the Hot Tub. Et Pet Rescue Commercial et Cocktail Hour . Pour commencer, et ce de manière totalement aléatoire avec qui m'est passé par la tête. Un peu éclectique mais c'est dans l'esprit SNL, après tout.


Le problème, c'est que n'avez pas toute l'expérience, mais avec un peu de chance, vous aurez l'occasion de voir un hôte recevoir un peu d'aide de la part des cast members qui le rejoignent dans le champ pour égosiller à plusieurs :



Live from New York, IT'S SATURDAY NIGHT!



Trouver les épisodes en entier, c'est plus difficile mais ça en vaut la peine. Déjà, ça donne de la cohérence et ça permet de mieux comprendre les références politiques du moment. Les sketches lors des campagnes présidentielles sont souvent en or, marquant le rite de passage de la plupart des politiciens. Je n'arrive pas à croire que je n'ai pas encore mentionné les inoubliables Weekend Update, segment clé de Staurday Night Live, toujours au rendez-vous pour scander l'épisode.


Au cas où vous ne le sauriez pas, l'émission est en effet structurée de la sorte : un ensemble cast d'une quizaine de comédiens à peu près figurent au générique et, chaque semaine, un hôte est invité, souvent un comédien, parfois un chanteur, parfois un sportif ou une célébrité quelconque comme Paris Hilton. Yep, c'est arrivé. Faut entendre la description de l'expérience par Tina Fey. L'hôte est là pour faire la promo de quelque chose ou bien pour redorer son image, qu'importe, elle apparaît souvent bien sympathique et se prête, la plupart du temps, au jeu. L'épisode commence par un cold open qui finit par le "Live from New York, it's Saturday Night" avec lequel je vous bassine. Suivent le générique, puis le monologue d'ouverture qui peut être une chanson, un question-réponse orchestré, du stand-up ou encore une petite danse : tout dépend du temps resté pour son écriture ou des talents particuliers de l'hôte. Ensuite, s'enchaînent des sketches, avec parfois des personnages récurrents, parfois pas. Deux coupures musicales (la plupart du temps) par l'invité musical du jour et, à peu près au milieu, le Weekend Update qui satirise les infos de la semaine. En tout, ça fait un peu plus d'une heure et ça peut être génial ou moyen - ou mauvais - en fonction du matériel de la semaine, de l'ambiance dans la salle, ou de ce que vous avez mangé la veille. C'est la recette SNL, qui fonctionne donc depuis plus de quarante ans.


La ligne d'introduction peut être faite en chantant aussi, par un choeur et sur un air de Noêl par exemple :



Li-ive from New-York, it's Sa-tur-dayyy Niiight...



A ce stade, vous avez probablement compris que j'adore l'émission. Pourquoi faut-il voir Saturday Night Live ?


Pour moi, ce fut une révélation. Comme je vous l'ai dit, SNL imprègne la culture américaine, notamment la télévision. Il me semble que c'est dans Scream et/ou dans American Horror History que j'ai récemment entendu une phrase comme "Don't be such a Debbie Downer", qui passe inaperçue à l'oreille non familière. De la même manière, les comédies comme The Office sont truffées de références, pour ne pas dire truffées de références, aux épisodes vieux comme nouveaux, aux blaguounettes, aux cast members, aux digital shorts (Lazy Scranton, anyone ?). Voir au moins quelques épisodes de Saturday Night Live, c'est comme enfin être introduit dans une private joke : on se sent au courant, on rigole là ou d'autres haussent un sourcil perplexe. Vous verrez, c'est chouette.


Pas besoin de tout voir non plus, tout n'est de toute façon pas trouvable. Je vous conseille de commencer par des années élections, comme la saison 34 par exemple, ou bien par une saison marquant le début d'une nouvelle ère, comme la saison 32 post Tina Fey. Le premier épisode que j'ai vu, c'est celui qui été hosté par Zach Braff cette saison-là, choisi complètement aléatoirement parce que je connaissais son nom (ce qui est une autre option viable, après tout). Je n'ai rien compris pendant un moment, mais dès les premières secondes, j'avais conscience que quelque chose de magique était en train de se passer devant mes yeux. Un sentiment rare, et unique au monde, que je retrouve parfois encore lorsque j'ai l'occasion de voir un vieil ou nouvel épisode d'une qualité exceptionnelle.


Saturday Night Live est un monument. Ce n'est pas toujours parfait, mais c'est une institution devant laquelle je ne peux que me prosterner.


Pour conclure, je vous propose la version la plus populaire de l'intriduction, celle où l'hôte, qui n'en revient pas d'être en train d'itérer les mots historiques, s'excite et hurle :



LIVE FROM NEW YORK, IT'S SATURDAY NIIIIIIIGGGGGHT !



Suite à quoi la douce voix de feu Don Prado nous susurre enfin sur l'air familier des saxos :



It's Saturday Night Live, with...



Et mon coeur de se serrer d'anticipation.

mirlitons
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le 16 sept. 2015

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