Voir la série

Les trailers m'avaient plutôt emballés et j'attendais cette série avec impatience. Mais dès le 1er épisode calamiteux, c'est la déception ! Et les 7 épisodes suivants vont confirmer l'agonie du scénario et de son script.

L'ensemble semble avoir été écrit par un enfant de 10 ans qui s'amuse et se fait plaisir. Et, il faut reconnaître que dans certains cas, ce type de démarche à le bénéfice de la fraîcheur et de la spontanéité. Mais ce sentiment, même s'il transparaît ici parfois dans la forme, ne parvient pas jusqu'au spectateur par son fond.

Et la série, au final, semble plutôt singer les westerns et les actions movies de série B produits à la pelle entre les années 60 et 90, dont il reprend ici les défauts les plus visibles :

- les personnages traités sans aucun respect de leur caractérisation, les incohérences de choix et de décisions s'accumulent,

- les scènes d'actions artificiellement amenées et qui ne font pas sens dans la logique des antagonismes en place et semblent n'exister parfois que pour tenir un quota,

- les dialogues au mieux explicatifs quant ils ne sont pas maniérés et pompeux,

- les traits d'humour parfois lourds et inutiles,

- Les voix off utilisées à quelques reprises qui balancent des informations ou des émotions inutilement sur-appuyées (pour exemple : celle du personnage de Kim Seon Bok qui dit au début de l'épisode 2 ou 3 en parlant de Yong Lee qu'il est une sorte de super-combattant appelé "l'ombre" tellement il est doué, mais à part à quelques vagues secondes on ne verra jamais ce dernier être à la hauteur de cette affirmation)

- la dramaturgie entre prota et antagonistes répétée, étirée et appuyée, pour permettre au script de faire patiner son action pour caser des moments pseudo iconique et des hommages maladroits aux genres dont il s'inspire,

- Les moments de hiatus et de confrontation systématiquement résolus/occultés par l'intervention d'un élément tiers "magiques" sans avoir forcément une raison narrative logique,

- les enjeux émotionnels, souvent expédiés grâce à des flashback, qui n'ont aucune substance car posés ici sans aucun travail narratif solide (triangle romantique, relation maître/esclaves, regrets du lead masculin, etc)

- les combats, arrosés de sprays d'hémoglobine made in CGI, qui finissent par ennuyer à cause de leur traitement visuel répétitif sur-esthétisant et parfois illisibles ,

- de nombreux personnages mono-expressifs (le lead masculin en sous jeu constant, l'héroïne, de nombreux second rôle,

- et enfin, le scénario ne se préoccupe pas assez d'éclaircir, pour son spectateur, la riche toile de fond historique, pourtant bien réelle, qu'il utilise pour son contexte, ses lieux, ses dates, etc , laissant cette matière dans un flou contre-productif ici, etc.

Coté technique, la BO, qui n'est pas à proprement parler mauvaise, aurait été plus raccord à mon goût si la production avait misé sur des titres en coréens, chinois ou japonais pour une signature plus asiatique pour cette série dont la trame de fond s'appuie sur l'histoire réelle de l'Asie.

Concernant le casting Kim Nam Gil (trop âgé pour le rôle principal selon moi) et Seo Hyun (inexpressive et sans présence) ne m'ont pas du tout convaincu. Lee Hyun Wook est plutôt investit en colabo pro-japonais et je me demande s'il n'aurait pas fait un meilleur "Yong Lee" en échangeant son rôle avec Kim Nam Gil. Lee Ho Jung, qui dégage un beau charisme naturel et interprète très joliment la tueuse à gage, s'en sort pas trop mal car elle reste dans presque toutes ses scènes un archétype plutôt maîtrisé par ses auteurs.

La photo et la lumière font proprement l'affaire. Les costumes sont, comme souvent dans les productions historiques coréennes, plutôt réussis (même si les différents costumes et coiffures de Kim Nam Gil sont trop quelconques et ne lui confèrent pas la silhouette iconique qu'aurait mérité son perso).

Les décors intérieurs sont soignés, mais certaines scènes d'extérieur manquent de mieux exploiter les grands espaces à disposition les rendant étriqués. La réal, le montage et le travail de post-prod semblent bien, quant à eux, avoir englouti le gros du budget au détriment d'un équilibre d'ensemble qui fait malheureusement défaut à ce "Song of Bandits".

Au final, cette série est assez atypique pour attirer votre curiosité avec ces allures faussement westerniennes. Et si mon commentaire plutôt mitigé n'a pas complètement refroidi votre curiosité, n'hésitez pas à y jeter un coup d'oeil pour vous faire votre propre avis et le partager ici. Bon visionnage à vous... ou presque :)

Créée

le 27 nov. 2023

Critique lue 49 fois

1 j'aime

Presque

Écrit par

Critique lue 49 fois

1

D'autres avis sur Song of the Bandits

Song of the Bandits
ChristopheCayuela
3

les moyens ne suffit pas ,il faut aussi un scénariste compétent!!

Au vu des notes ,vous aurez compris que cette série peut plaire pour peu que l'on oublie les défauts redondants de cette écriture trop simpliste comme si on avait pas de cerveau et aucune mémoire de...

le 4 nov. 2023

2 j'aime

Song of the Bandits
PierrickTillet
8

Les bons, les brutes, les truands

Le générique (et la série) évoquent plus les westerns italiens qu'américains. Certains gros plans (sur les yeux des protagonistes) et une scène de duel au colt ne sont pas sans rappeler les films de...

le 4 oct. 2023

2 j'aime

Song of the Bandits
QuentinFeniou
9

Song(s) of the bandits

Ce drama porte bien son nom. En effet dès le premier épisode on voit que la musique aura une place importante tout au long de ce dernier. 5 chansons originales, c'est certes peu mais elles sont...

le 3 oct. 2023

2 j'aime

Du même critique

1899
Presque
3

Maniéré, ostentatoire et creux

Maniérisme visuel forcé, ambiance épouvante/horreur artificiellement maintenue par des effets de réalisation inutiles et ostentatoires, effets sonores caricaturaux surjouant l'aspect anxiogène que le...

le 19 nov. 2022

48 j'aime

11

Les Bonnes Conditions
Presque
3

Spoiler : A la fin, tout se termine bien.

Ici les "bonnes conditions" côtoient surtout les bonnes intentions. La mièvrerie coule partout sur la pellicule. Le montage est scolaire et sommaire. Le story-bord est souvent embrouillé sautant d'un...

le 29 juil. 2019

26 j'aime

7