Steins, Gate : La légende de John Titor sous un nouvel angle !
Steins, Gate est un animé hors du commun. Son histoire parait presque comme un témoignage, ce qui nous donne énormément d'empathie pour les personnages.
Avant de le regarder je vous conseille de vous informer sur la légende urbaine de John Titor. L'animé va tourner autour de cette légende, ce qui lui donne du sens et le rend très proche de nous. Comme si toute l'histoire c'était passé réellement, dans notre dos !
Au niveau scénaristique l'animé est clairement découpé en 2 parties :
1-11 on plante le décor, les personnages, le contexte, l'univers global.
12-24 La véritable aventure commence.
La première partie est assez classique mais plutôt bonne grâce à un savant dosage entre introduction de notions clef, personnages, petites péripéties, introduction aux conséquences des modifications de choix dans le passé.
Le héros surnommé "Okarin" est excentrique, un peu schizophrène, atteint de Chunibyo, il s'autoproclame savant fou du nom de Hououin kyouma. Il est accompagné de Daru, personnage cliché du Geek, appelé "super hacker" grâce à ses connaissances en informatiques. Mayuri Shiina, l'incarnation même de l'innocence et de la sympathie.
D'autres personnages plus ou moins clichés viendront rejoindre le groupe, sans vous spoiler : une génie tsundere, une timide maladive, etc ...
Autant vous dire que si l'animé avait continué comme ça il se serait pris un 6/10 ou un 7/10. L'histoire de cette première partie au rythme assez lent est comme je l'ai dit trop classique, la science et le sérieux du voyage temporel se perdent au profit de la rigolade et du comique, avec quelques clins d’œil Geek.
Pourtant ces premiers épisodes seront très importants, ils servent à vous attacher à l'univers et aux personnages.
La fin de cette première partie nous annonce cependant la couleur de la seconde, qui n’a rien à voir !
La seconde partie est purement et simplement un chef d’œuvre.
Elle nous happe dans un tourbillon de réflexion. Le rythme s’accélère et devient effréné.
Une tension dramatique apparait au point d'en devenir insoutenable, le suspense grandit et nous fait réfléchir, "Pourquoi, comment ?". Le poids de la fatalité torture le héros, et rend le spectateur totalement désemparé face à son impuissance. L'émotion est partout, les surprises et coups de théâtres sont de taille !
C'est avec du recul que l'on se rend compte du génie du scénariste. Chaque petit détail à son importance, tout comme dans Death Note, le moindre point de vue ou événement est décrit de manière réfléchie afin de guider le spectateur sur un fil de l'histoire bien définis. Une fois terminé ont se rend compte que tout s’emboite et devient logique et plausible.
Steins, Gate est épopée à la fois psychologique, humaine et philosophique du héros nous fait réfléchir sur la vanité de l'homme tel une œuvre de Dmitri Glukhovsky.
Le destin, le fatalisme, l'impuissance face à des forces supérieures rappel certains points de "L'enfer de Dante".
Les thèmes de l'amitié, l'amour, la loyauté, le sacrifice, la peur, la folie, la trahison et la haine sont abordés dans l'animé avec Brio, et la relativité du passé, présent, futur et des points de vues amplifie notre réflexion sur ces différents thèmes.
Sans pour autant vous spoiler, sachez que le thème de l'amour (qui est habituellement cliché, simpliste voir nul) est ici très réussis grâce à une romance atypique à couper le souffle.
Au niveau technique, les graphismes sont beau et bien adaptés pour un animé de 2011. Les personnages ont un bon design et adapté. La bande son est très réussie et permet au spectateur de se plonger dans l’œuvre et d'amplifier ses émotions ! Petite mention spéciale pour l'opening que je trouve réussis !
Le doublage japonais est excellent ! Les voix correspondent bien au design et caractère des personnages.
Pour conclure Steins, Gate a été créée par une équipe de perfectionnistes qui ont fait de l'excellent travail sur tous points. La maitrise d'un scénario inhabituel et de la narration avec la légende urbaine de John Titor en toile de fond nous fait vivre une épopée hors du commun, comme si on découvrait toute la vérité sur John Titor.
Je recommande vivement !
El Psy Congroo