Stella Women's Academy, High School Division Class C3 par Ninesisters
Après les manga, les robots, la musique, et même les tanks, vous pensiez que les animes diffusés tard le soir avaient fait le tour de tous les clubs scolaires possibles et imaginables ? Eh bien non, et c’est un studio Gainax très probablement en manque d’argent qui s’occupe d’adapter Stella Women’s Academy High School Division Class C³. Au programme : de frêles lycéennes armées jusqu’aux dents d’airguns et qui jouent à des opérations survie dans la nature.
Après avoir vu et apprécié Girls und Panzer, je dirais : pourquoi pas ? Sauf qu’il y a une grande différence entre les deux : la première créait son propre monde pour rendre crédible la conduite de chars d’assaut en milieu scolaire, tandis que celle-ci voudrait nous faire croire qu’elle se déroule dans notre univers.
Stella Women’s Academy High School Division Class C³ s’impose dès son premier épisode comme un titre marrant comme tout, avec une belle brochette de lycéennes dynamiques et déjantées qui font des trucs pas mignons du tout, genre participer à des simulations de Rambo (le premier film adapté du bouquin First Blood). C’est d’ailleurs assez jouissif de voir l’héroïne persuadée, au début, qu’elle vient de tomber dans un club dont les membres se contentent de boire du thé au lieu de participer à la moindre activité véritable. Nous sentons le parallèle avec une certaine série, mais c’était mal les connaitre !
Le concept est donc bien surréaliste comme il faut, et traité avec suffisamment de malice par le studio pour donner un résultat des plus attachants. Même si, pour revenir à la comparaison avec Girls und Panzer, elle ne part pas aussi loin dans le délire.
Même si cela manque clairement d’ambition et décevra donc les groupies de Gainax, la première moitié de la série passe parfaitement bien. Mais si je précise « première moitié », vous vous doutez qu’il y a un problème.
Cet anime a ceci de commun avec Nijû-Mensô no Musume que le plaisir que nous prenons à le regarder correspond à celui ressenti par l’héroïne. Donc tant qu’elle prend plaisir à jouer à l’opération survie et à s’amuser avec ses copines, c’est du grand n’importe quoi, de l’humour, bref du bonheur. Mais du moment qu’elle commence à prendre cette activité hyper au sérieux, et à se détourner de ses amies pour augmenter ses chances de victoire, cela devient tout-de-suite beaucoup plus sinistre. Et sans son humour, Stella Women’s Academy High School Division Class C³ n’a plus grand chose à proposer.
Ce genre d’évolution est classique dans les manga et les animes. Cela doit permettre d’ajouter une tension, un enjeu, parfois de manière un peu artificielle, pour aboutir à un retour à la normale vers la fin ; ce retour devant apparaitre en conséquence comme une apothéose. Mais cela commence beaucoup trop tôt dans la série, amenant plusieurs épisodes mornes à mille lieux des raisons qui ont pu nous pousser à la regarder.
Je considère donc Stella Women’s Academy High School Division Class C³ comme une semi-déception. Un titre accrocheur, coloré, et déjanté dans sa première moitié que j’ai particulièrement apprécié, mais qui hélas! laisse ensuite place à une ambiance trop lourde et sérieuse, pendant de trop nombreux épisodes. Sur un anime aussi court, cela ne pardonne pas. Et c’est dommage, car si toute la série avait été à l’image de son début, nous aurions tenu une des bonnes surprises de la saison. Elle n’aurait pas révolutionné quoi que ce soit, mais aurait pu se contenter de nous proposer un divertissement efficace et nous mettre de bonne humeur.
