Suits, c'eut été mieux si ce n'était pas moins bien. On y trouve toujours les mêmes manies : cette obsession de la surenchère, à créer de toute pièce des « menaces » auxquelles on répond avec excès (histoire que ça parte systématiquement en cacahouètes) ; à faire du mélo accéléré - on va se marier, on est heureux, finalement on est différent, on ne se marie plus (tout ça en un épisode) ; à procurer une énième parodie de la justice et ses super avocats (qui ne voient jamais l'intérieur d'une salle de cour). C'est aussi des personnages qui ne communiquent pas vraiment, constamment dans la défiance et l'opposition, dont les terrains d'entente ne sont que, in fine, des ponts vers la prochaine dispute. Comme on s'est lassé de Harvey, que le rôle de Jessica se résume à deux lignes de texte, que les enfantillages de Louis le rendent aussi drôle qu'agaçant, et que Rachel fait valoir, s'il n'y avait pas Donna, et peut-être Mike - principal protagoniste, après tout - on en aurait déjà marre. Suits, c'est cette chanson rock'n roll composée un soir, sur un bout de papier. Ça part d'une bonne idée mais c'est bloqué dans un genre, souvent inapte à faire mieux, et généralement guère inspiré. A se demander pourquoi on persiste.
(Vu : trois saisons.)