Oui, le rythme est lent. J'apprécie quand une série prend son temps, mais là ça l'est un peu trop par moments.
Oui, bien souvent il se passe peu de choses, trop peu, et l'idée d'un épisode peut tenir en quelques lignes.
Mais alors, visuellement c'est unique.
Encore une fois on nous montre finalement peu de choses, peu de tableaux, mais si on adhère à l'esthétique au cœur de la série (celle de S.Stålenhag dont j'ignorais tout) alors ces tableaux touchent à chaque fois au sublime.
La musique colle bien à l'ambiance mélancolique.
Elle ne changera pas.
Et c'est bien là pour moi le principal problème. Du début à la fin, ambiance deprimante, pas une tristesse larmoyante et spectaculaire, mais une lente dépression, un manque de soleil.
Certes, ce que j'apprécie le plus dans une oeuvre, c'est qu'elle me fasse réellement ressentir des émotions, et sur ce point le pari est gagné : pour des raisons personnelles et circonstancielles (et parce que je suis un fragile), tout ou presque m'a touché, tous ou presque m'ont touché.
Et j'ai encaissé, parce que, quelque part, c'est le cours de la vie, rien de plus.
Mais alors, en terme de noirceur qui ne dit pas son nom, le dernier épisode était de trop pour moi.
Après une amorce de retrouvailles fraternelles je me réjouissais de voir - enfin ! - un peu de lumière dans l'arc Jakob.
Et bien même ça me sera refusé.
Espoir douché d'une eau bien glacée donc, et comme si ça ne suffisait pas, l'histoire en rajoute une couche par dessus.
Comme l'un des jeunes protagonistes, Cole, j'ai un problème avec l'injustice, et c'est bien pour ça que j'emprunte volontiers ses mots pour résumer ma pensée sur cette première saison:
I, uh, finished.
– What did you think?
– It was sad.
– And beautiful
– Sure. That, too.