Tempête solaire : Au péril de la Terre par dadujones

Je ne pense pas que ça vaille 5. J'ai noté Easy Rider à 5 hier, et ce n'est pas comparable.

Alors quoi?

Alors pendant 3H30, je ne me suis pas ennuyé.

On va évacuer tout de suite plusieurs choses pour respirer un peu mieux:

Oui, c'est un téléfilm canadien avec des acteurs de téléfilm canadien.
Oui, c'est un énième téléfilm avec des grosses catastrophes badaboum.
Oui, le "prétexte" aux catastrophes est complètement improbable, et le développement de ladite catastrophe assez débile (mais très cohérent dans sa débilité).
Oui, les héros sont les Américains, le peuple américain, le(s) président(e-s) américain(s).
Oui, la trame est dramatiquement classique, les présidents sont gentils, le secrétaire à la Défense est méchant et il est bien puni.
Oui, les gentils sont très gentils, la fifille, le père scientifique en disgrâce, l'ex-femme normale et le nouveau mari lâche qui va devoir prouver ses qualités.
Oui, il y a de la soupe sentimentale un peu pénible.

Tout ça, on est d'accord. Sans aucun soucis.

Mais d'un autre côté, et ça reste rare dans la catégorie téléfilm canadien de grosse catastrophe badaboum:

Oui, le scénario est normalement ficelé. Il est assez plat, ça se déroule sans grandes surprises, mais ça se tient, c'est cohérent, personne ne fait de trucs spécialement débiles. Si un peu, mais pas beaucoup (faire un discours quand on est président sous la corniche d'un grand immeuble, corniche qui pendouille suite à séisme, c'est quand même assez con, faut pas s'étonner de finir tout plat).
Oui, les dialogues sont sans grand intérêt, mais ce n'est pas n'importe quoi non plus, ça sert l'histoire, on comprend tout, on n'a pas l'impression d'assister à un congrès de l'absurde.
Oui, les éléments de suspense sont répartis correctement et font passer tranquillement les 3H30 du machin.
Oui, le montage est posé, compréhensible, cohérent, une fois encore, c'est plutôt équilibré vue la durée et le nombre important de personnages, de lieux et de temporalités parallèles à gérer.
Oui, et ça c'est sûrement le plus bel exploit pour une production de cette catégorie, ils ont eu l'intelligence, n'ayant pas le budget de "2012" -qui d'ailleurs est beaucoup plus chiant-, d'éviter au maximum la débauche d'effets spéciaux particulièrement laids et qui font pleurer les oiseaux ("2012 Ice Age", au hasard...) pour se concentrer sur certaines séquences somme toute assez réussies, en tous cas pas moches et surtout lisibles (ce qui se fait rare, y compris dans les très grosses productions friquées).

Voilà comment un téléfilm canadien avec des grosses catastrophes badaboum se retrouve scandaleusement noté à 5, parce qu'il est très honnête, et parce que c'est sûrement le haut du panier de sa catégorie, qui est dans la très grande majorité des cas particulièrement indigente.

Et voilà comment passer 3H30 un samedi après-midi de pluie, sans trop réfléchir -du tout- mais sans s'ennuyer une seconde.

(NB. Autre exploit trop souvent ignoré pour un téléfilm canadien avec des catastrophes badaboum, les héros n'ont pas de chien, ni même d'animal domestique. Tu rigoles, mais c'est reposant, un peu).