En lançant le premier épisode de The Expanse la semaine dernière, je ne m'attendais pas à dévorer les quatre saisons d'un trait. Et pourtant, je viens tout juste de boucler le dernier épisode de la saison 4. Je précise que je n'ai pas lu le livre.
Cette critique est garantie sans spoiler car elle ne concentrera pas sur la narration mais bien sur l'univers de The Expanse. Car, je ne sais pas pour vous, mais j'aime la SF qui sent un peu le réalisme, et The Expanse présente un matériau très noir, un univers sombre et froid comme l'espace qu'il habite. C'est le décor que plantera la saison 1, des lieux (parfois réutilisés à outrance comme des bars), des ambiances liées à la culture de l'humanité dispersée dans le cosmos, des principes qui régiront le monde de The Expanse et qui pour le coup apporte une vraie touche de fraicheur. Alors, certes cela prend du temps de poser tout ce contexte, mais ça permet de donner de la crédibilité à l'univers. On appréciera donc quelques petits détails et leur effet wahou. Car pour quelque chose sorti en 2015, je trouve le résultat très convaincant sur la partie VFX. Et bien qu'on puisse reconnaitre quelques habiles transformations d'objets du quotidien en objet du futur, les accessoires et les costumes sont dans un ton qui parait juste, en tout cas en cohérence avec l'univers. Et c'est pour moi toute la force de The Expanse : c'est cohérent dans sa SF. Alors si certains pourront trouver l'artifice facile, le langage des Centuriens donne du crédit aux rapports politiques entretenus entre les factions humaines. La technologie Martienne est en phase avec le présupposé de la colonisation de Mars et la Terre se représente fidèlement au travers de cette gouvernance inter-planétaire dont elle est l'instigatrice. Les ressorts politiques m'ont paru fins, mais comme je pense que je n'ai aucun point de comparaison. Désolé pour les fans, mais je n'ai jamais été attiré par tous les Star quelques et les Battlestar machinchoz. Limite la seule référence qui me viendrait à l'esprit, c'est ce vieux truc cheap: Stargate SG1. On oublie rapidement car justement The Expanse m'a réconcilié avec cette SF qui se veut un poil réaliste tout en amenant du mystère. Car si on est dans l'espace il faut bien qu'il y ai autre chose.
Et cet autre chose, c'est toute la couche sucrée de The Expanse, de la saison 1 à la 4, on aura dans la trame principale ce petit bonbon du mystère alien. En arrivant au bout de la saison 1 on se met tout de suite en quête de la 2 qui sera explosive dans tous les sens du terme. Le petit bonbon alien deviendra un poil acidulé et offrira du rythme. Si certaines scènes tirent en longueur dans toutes les saisons, la saison 2 propulse vraiment la série dans un nouveau rythme tout en introduisant des personnages charismatiques. Il y en avait déjà quelques uns mais pour le coup il y en aura pour tous les goûts, on se demande même parfois si la série ne s'égare pas, mais tous les wagons se raccrochent bien dans la trame principale. D'ailleurs si certaines ellipses dû aux voyages spatiaux sont un peu faciles, on notera que la série ne se sert pas trop des ellipses entre les saisons pour régler des détails narratifs, et c'est appréciable.
Dés lors la saison 3, est comme en parfaite symbiose avec les deux précédentes en offrant tout ce qu'il faut. Les VFX sont il me semble un cran au dessus dans cette saison qui à l'inverse adopte une construction beaucoup plus conventionnel d'une série US. Du cliff, du cliff, et des génériques. Tout ce qu'il faut pour binge-watcher. Dans cette saison, il y a un peu plus de longueurs politiques cependant il y a bien plus d'espace, de vaisseaux, de réacteurs même si les décors des bars n'évoluent pas d'un pouce. Et le mystère est palpitant. Oui vraiment.
Palpitant, car je m'y sens bien dans cet univers, et j'imagine comme il a du être long d'attendre la saison 4. Une saison un poil plus molle mais sacrément mystérieuse dont la construction ressemble à celle de la saison 1. C'est peut être ma seule inquiétude à 2 mois de la sortie de la saison 5. Est-ce que je viens de me manger une boucle narrative qui va nous emmener sur un nouveau cycle dont on répètera la structure.
L'avenir nous le dira.