J'avais arrêté la série car je n'arrivais plus à trouver régulièrement les épisodes – mais je m'y suis finalement remis, et je ne le regrette pas. Enfin si, je regrette une chose : qu'elle n'ait pas eu le succès qu'elle aurait mérité.
Il faut dire que Sora wo Kakeru Shôjo – Sorakake ou La Traversée du Ciel pour les intimes – démarre d'une façon aussi surprenante que surréaliste. D'emblée, cet anime nous propose une fille aux cheveux roses qui fuit sa famille (laquelle veut la forcer à se marier), des colonies, des patates volantes expertes en véhicules, des méchas, et surtout une colonie parlante aux tendances suicidaires, qui essaye de se « dropper » sur Terre et qui possède la voix de Lelouch. C'est très WTF, et la suite n'arrange rien avec ses pouvoirs paranormaux, ses combattants surpuissants, et ses personnages avec des boites en carton sur la tête. Malgré une impression de bazar monstrueux, j'ai trouvé la série agréable à suivre car amusante et dotée d'une bonne quantité d'action ; cela s'explique notamment par la présence du même réalisateur que pour Mai-HiME et Mai-Otome, à l'énorme différence près que Sorakake nous épargne les grosses doses de ecchi et de pantsu shot, et se contente de deux séances de sources chaudes en tout et pour tout.
Le sommet du délire est atteint avec un épisode 9 totalement hors sujet. C'est même inimaginable à quel point... Pourtant, en lui-même, il mérite le coup d'œil en reprenant avec succès quelques clichés des séries sportives (et oui).
A partir de là, un miracle se produit : les éléments délirants du début s'emboitent les uns après les autres et commencent à gagner en crédibilité et en cohérence (à part l'épisode 9). Même le fait qu'il y ait des gens avec des boîtes sur la tête ! Sorakake nous prouve l'inconcevable : la série possède un scénario ! Un bon scénario, qui plus est, original et intéressant, bâti sur ses 26 épisodes (à part l'épisode 9), et qui plus est se permet de développer certaines réflexions et critiques, notamment sur la vie virtuelle. Cela fait du bien de voir un anime récent avec une histoire inédite et audacieuse qui arrive à garder sa cohérence sur plus de 13 épisodes ; c'est d'autant plus dommage que peu de spectateurs semblent l'avoir remarqué...
Il n'y a qu'au niveau de la fin que, malheureusement, j'aurai des reproches à faire. Là aussi, j'ai ressenti une légère influence Mai-HiME, avec un dernier épisode rapide et un peu trop « gentil » ; c'est surtout dans les quelques zones d'ombre qu'il laisse que je l'ai trouvé légèrement décevant, car les personnages semblent presque avoir oublié certains de leurs objectifs premiers, ce qui s'avère étonnamment pratique pour les scénaristes.
Sora wo Kakeru Shôjo fait partie des animes presque oubliés de 2009, et c'est d'autant plus dommage qu'il propose vraiment un contenu différent, accrocheur, et tout à fait correct en terme de construction.
Ninesisters

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