Pas mal, sans plus

À mi-chemin entre Stranger Things et Dark avec une thématique SF peu exploitée par ailleurs (les métamorphes), cette mini-série réussit mieux que d'autres sans pour autant exceller.

Comme toutes les séries de SF récentes, elle se tient à hauteur d'individu et explore looooonguement les rapports humains entre les protagonistes pour ne pas trop se lancer sur la partie SF car c'est la plus risquée. On sent parfois le manque de budget pour les effets spéciaux qui rappellera aux anciens certains passages très drôles de Dark Angel (l'aspect SF est hors-champ le plus possible, c'est moins cher).

Bien développée sur son côté intimiste, bien moins sur ses antagonistes malgré un Guy Pearce inspiré mais desservi par un rôle aux motivations très fumeuses, les 8 épisodes sont rafraîchissants sans pour autant frôler le "très bien". La photographie est très réussie, le choix de la BO est judicieux, mais...

Quelques limites pointent le bout de leur nez rapidement :

- l'excuse de l'adolescence pour les comportements stupides commence à devenir lassante, c'est je pense la cinquième ou sixième itération où je note que les adolescents sont une excuse pour de l'écriture paresseuse ;

- les motivations du méchant (découlant des règles des pouvoirs décrites par la série) ne tiennent pas la route si on s'attache à la cohérence du tout ;

- la série oscille entre "you go girl" et "en fait si tu écoutais les hommes autour de toi, ça irait". Evidemment le méchant est un vieux mâle blanc, le père est un toxique contrôlant (blanc), le père du héros est adultère (blanc) , les personnages sensés sont le héros (métisse), le frère (handicapé)... Netflix oblige.

Alors résultat, une mini-série plutôt bien menée, qui n'aura je l'espère pas de saison 2 (le roman adapté est fini). Bon trip, pas excellent mais bon. D'ordinaire j'aurais mis 6 mais vu la conjoncture actuelle, elle ne peut décemment pas avoir autant que The Scrambler.