L’auteur de Prince of Tennis ayant joué la carte du « c’est le dernier tournoi de sempai donc nous devons absolument gagner », technique classique visant à amplifier les enjeux d’une série sportive, le premier manga se suffisait à lui-même. Mais, quand quelque chose marche, autant en profiter ; le mangaka aurait pu écrire une histoire se déroulant quelques années plus tard, avec les joueurs de la première série répartis dans de nouvelles équipes – et rien ne dit qu’il ne le fera pas plus tard – mais décide de céder à la facilité, en exploitant la courte période entre la fin du tournoi national et la fin de l’année scolaire.

L’idée du centre d’entrainement et du stage avec des lycéens, dans un premier temps, est surtout prétexte à rassembler des joueurs de Seigaku, Hyotei, Fudomine, Rikkai, Saint Rudolph, Higa, Saint Icarus, Shitenhōji, ou encore Nagoya Seitoku. Si ces noms ne vous disent rien, c’est que ce nouveau Prince du Tennis ne s’adresse pas à vous.
Étrangement, l’accent sera mis moins sur les matchs – d’un autre côté, difficile de faire plus fou et impressionnant que la série d’origine – mais il faut dire aussi que cet anime ne reprend qu’une fraction du manga, toujours en cours de publication. Non, cette fois, l’important, ce sera l’entrainement.
Sauf que, évidemment, nous sommes dans Prince of Tennis, donc cela n’a rien d’un entrainement classique. Nous sommes plus proche du délirant Sakikage!! Otokojuku, avec au programme retraite dans la montagne, combats contre des aigles et des chauve-souris, et autres exercices aussi inutiles que potentiellement dangereux. Ryoma, quant à lui, cherchera à développer une technique pour frapper 10 balles simultanément ; sans que personne ne pense à lui expliquer que, dans un match de tennis « normal », il n’y a qu’une seule balle en jeu…

Par rapport au premier anime, celui adaptant le manga d’origine, le studio va directement à l’essentiel ; compte-tenu du format, pas le temps pour les épisodes bizarres avec des personnages déformés et Momoshiro en petite sœur de Ryoma (je vous jure que ça existe). Pour les quelques matchs de tennis, nous avons aussi moins de délires sonores et d’effets lumineux très spéciaux pour accompagner les coups surréalistes des joueurs ; il faut dire que le budget ne semble pas être le point fort de cette adaptation, et cela se concrétise par de nombreuses récupérations de séquences, et une animation plus saccadée, ce qui pose forcément problème pour un titre axé sur le sport et l’action.

Cette version « shin » n’a pas rendu le mangaka de Prince of Tennis plus sage, bien au contraire. La série est toujours aussi excentrique tout en essayant de donner l’impression qu’elle se veut sérieuse. Heureusement, elle ne s’adresse qu’à ceux qui connaissent déjà la première série, et qui ont donc réussi à surmonter tous les éléments farfelus qui donnent à Prince of Tennis son identité. Ceux-ci ne bouderont probablement pas leur plaisir face à cet anime court et divertissant. Pour les autres, mieux vaut oublier.
Ninesisters
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le 13 août 2012

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