Toss a stone to your Witcher

Game of Thrones ayant tiré sa révérence, les plate formes se ruent pour combler la place vacante. Disney attaque avec The Mandalorian, Amazon garde encore Le Seigneur des Anneaux sous le coude et face à la concurrence grandissante, Netflix veut taper fort avec son adaptation de The Witcher. Et manque (un peu).

Soyons clairs: à l’heure de sa première saison, The Witcher n’est ni une claque, ni un désastre. C’est surtout un beau bordel.

La première saison prend le parti d’adapter une série d’histoires courtes qui suivent les destins croisés de Géralt, Yennefer et Ciri. Surprenant de la part de Netflix, mais pourquoi pas, ça peut être rafraîchissant au milieu de tout ce binge-watching. Le problème, c’est le rythme. Avec trois PDV, plusieurs time-lines et un univers aussi riche, la série va trop vite et se noie dans la surexposition.

Mon expérience avec The Witcher se résumant à quelques heures sur le PC d’un pote quand j’étais gamine, autant dire que je suis loin d’être incollable et que malgré l’envie de m’y remettre, j’ai souvent dû faire pause pour m’y retrouver. Qui est ce personnage, déjà ? De qui il parle ? On est où ? Quand ? Les héros avancent vite et nous balancent le lore au rythme d’une machine. A peine le temps de comprendre les enjeux qu'ils partent déjà ailleurs.

Pourtant niveau casting, ce n’est pas les bonnes interprétations qui manquent. Henri Cavill fait un boulot tout à fait correct en Géralt (même si dans le genre loup solitaire qui grogne plus qu’il ne mord, on a vu plus subtil ailleurs). Johdi May est fantastique en Reine Calanthe, quant à Ciri elle est… euh, mignonne ?

Pour le reste, la réal ne se démarque vraiment que dans les scènes d’action. Les batailles sont ambitieuses, les duels à l’épée foutrement dynamiques… On voit que la série coûte cher. On pourrait avoir plus de doutes concernant le rendu des monstres, qui sont très laids il faut le dire (plutôt problématique vu le concept de la série), ou les costumes parfois ridicules (mais que foutent les guerrières du Wakanda en Pologne?)

En fait, le problème vient d'ailleurs. The Witcher donne l'impression d'être un gros catalogue, une série qui a plein de projets pour l'avenir et qui veut tout montrer tout de suite. Montrer qu'ils ont des monstres. Des duels. Du cul. Des batailles. De la sorcellerie. Du cul et de la sorcellerie. Sauf qu'en attendant, on a l'impression de rester en surface, et pas d'être pleinement immergé dans cet univers.

Franchement dommage.