L’eau, ressource naturelle est essentielle à la survie de l’humanité, et au-delà, essentielle à la survie du vivant, la faune et la flore…
Comment d’un monde de violence, de corruption et d’égoïsme, peut surgir une vision idyllique du monde de demain. La fin est très belle et apaisante, j’ai adorée !
Comment on passe des égouts et des bas fonds de la cité aux hauteurs d’une montagne où se retrouvent trois générations de femmes semblables à des diamants sortis de la fange.
L’eau est devenu très rare à Cali, Colombie, il ne pleut plus depuis longtemps, c’est la sécheresse et les nappes phréatiques sont polluées. C’est la débrouille, petits et gros trafics, pour se procurer de l’eau potable. Une grave crise sociale s’ensuit. C’est le désordre et le chaos dans la ville. Inéluctablement viennent de violentes émeutes. La répression qui s’en suit est tout aussi violente, féroce, voire plus. C’est la guerre civile, les déplacements de populations, les bulldozers qui rasent les pauvres maisons. Les forces de l’ordre mandatées par les puissants répriment les manifestations avec dureté, ils assassinent impunément, et aggravent le désordre. La ville est coupée en deux. L’élite remplit ses piscines tandis que le peuple se gave de soda à défaut d’eau potable.
On fait même appel à un sorcier (el brujo) qui est censé faire tomber la pluie. Miracle ! (ou pas) il réussit dans son entreprise, mauvaise surprise, ce sont des pluies acides qui tombent des cieux apportant son lot de morts et de maladies.
Je n’en dis pas plus, je ne peux que vous conseiller de la visionner. Juste une dernière info l’affiche du film montre le visage d’une mamie acariâtre. Ses réparties sont cinglantes et hilarantes.
J’ai beaucoup aimé cette série dystopique, prémonitoire, visionnaire (le tournage a commencé en 2020 avant la crise du covid. L’histoire, dans la série, se passe 3 ans + tard en 2023 donc, ce qui donne une impression d’immédiateté pour nous qui la découvrons aujourd’hui) de 6 épisodes rassemblés pour une séance de cinéma, festival CinéLatino, en 2 parties séparées par un entracte, avec présence du jeune réalisateur Oscar Ruiz Navia et d’une partie de son équipe, tous très sympas et abordables, la cerise sur le gâteau. Il fait la part belle aux femmes qui ont des rôles clés. L’équipe change au fil des 6 épisodes, la sœur d’Oscar est intégrée lors de l’un d’eux. Au-delà de Cali et de la Colombie cet homme là a déjà beaucoup appris et compris sur notre monde et offre une proposition à comment survivre à la crise climatique. Il nous entraine dans une série d’aventures exaltées et exaltantes, même si chaque épisode peut se suffire à lui-même. (Une future députée tient un rôle dans l’un des épisodes.) Anecdote, dans la vie réelle, après les élections, la nouvelle police est habillée de bleu comme dans la série. Je suis sorti de la salle avec le sentiment d’avoir assisté à quelque chose de rare et de précieux.
(* soif de pouvoir, soif de violence, soif d’eau)
Turbia (trouble, opaque, nuageux, boueuse, louche, brumeuse)