Guerre froide et fausse

Où quand tu crois savoir ce qui va arriver... Et que tu te plantes !
Où quand les personnages les plus sympathiques disparaissent pour des motifs obscurs mais pour de bonnes raisons cyniques de la part de leurs opposants.
Où quand les méchants sont vraiment méchants, odieux, de belles ordures dont on attend la fin (la mort !) avec insistance...
Mais voilà, rien ne se passe comme prévu et les pires manipulations se font jour lentement pour servir des objectifs misérables et peu recommandables.
Marie - parfaite Tatiana Pauhofová et Viktor - idéal rôle pour Martin Mysicka -, deux dissidents tchécoslovaques, s'étaient enfuis à l'Ouest. Au moment de la révolution de Velours, dans les années 1980, ils décident de revenir au pays. Mais, à la suite d'un accident de voiture, quand Marie sort du coma, elle découvre que Viktor a mystérieusement disparu...
S'en suit une course compliquée pour retrouver le disparu, en subissant toutes les misères et violences possibles, tandis que les services secrets anglais - excellent David Nykl ambigu, manipulateur, cynique -, russes, tchèques se livrent une guerre intestine et souterraine agressive et sans scrupule.
Cette série tchèque sort du lot. Les deux réalisateurs Ivan Zachariáš et Ondřej Gabriel ont réussi à nous embarquer dans les arcanes sinistres de la guerre froide dans les années 80. C'est bien fait, bien construit. Le scénario ne nous laisse aucun répit. Même si certaines astuces peuvent nous faire sourire, on peut facilement imaginer l'ambiance qui pouvait exister dans les services secrets de ces années-là. Personne ne se faisait de cadeau et bon nombre de personnes ont disparu sans qu'on puisse avoir la moindre trace depuis.
Certes, réalisée par et avec les moyens américains et des têtes d'affiche célèbres, cette habile série aurait certainement une autre présence. N'empêche, j'ai beaucoup apprécié, même si parfois, le rôle des uns ou des autres avait le pouvoir d'agacer.
C'est une bonne série dont la dernière pirouette laisse dubitatif, un peu amer voire presque déçu (d'un point de vue scénaristique).
Parce que au final, le mal sortirait-il toujours vainqueur ?
Comme souvent, c'est sur ARTE et c'est à voir en replay.