Yellowjackets
6.5
Yellowjackets

Série Canal+ (2021)

Voir la série

"Le groupe vit bien". C'était l'expression à la mode il y a quelques années, dans le football et d'autres sports collectifs. Une expression souvent reprise au second degré.
Ici, le moins que l'on puisse dire que le second degré doit être de mise, surtout au fur et à mesure de cette première saison où les relations se dégradent dans la petite maison dans la clairière qui sert de refuge aux joueuses de cette équipe de foot lycéenne coincée "into the wilderness" avec leur prof de sport et les deux fils du coach, lequel n'ayant pas survécu au crash.
Ce qui marche ici, c'est la double temporalité entre la période de survie qui débute en juin 1996 et 2021 plus tard où on suit quatre survivantes, aux vies et personnalités très fortes et différentes.
Ce qui marche aussi, c'est les actrices choisies. Pour incarner trois des quatre adultes citées plus haut : on a trois femmes ayant été des enfants ou ados stars (Mélanie Lynskey révélée par Créatures célestes de Peter Jackson, Juliette Lewis, la fille de Nick Nolte dans Les nerfs à vif et bien sûr Christina Ricci, révélé dans La Famille Addams puis Casper) qui donc étaient des jeunes vedettes en 1996, année où nos Yellowjackets étaient des vedettes du foot dans cette fiction (vous me suivez). Donc j'aime bien ce côté on prend des actrices révélées très jeunes pour jouer des versions adultes d'ados. Ados jouées par des filles qui étaient jusqu'à alors inconnues et seront révélées par la série. Une série qui a sa part de récit(s) d'apprentissage mais aussi celle de résilience/résurgence du passé 25 ans après les faits...
Une série qui a un pilote fort réussi qui nous plonge bien dans l'Amérique banlieusarde des années 1990 (celle avec qui j'ai grandi en films et séries) et qui gagne en épaisseur au fur et à mesure avec une enquête et des fausses pistes en 2021. Dans la forêt, on s'attache à ces filles, notamment à Jackie, l'attaquante-star de l'équipe, fille modèle qui se retrouve perdue et abandonnée dans cette nature inquiétante.
Vivement la suite
Son personnage est un autre point fort de la série (mon préféré avec Natalie) car on sait qu'elle va mourir, qu'elle ne reviendra pas de cette forêt. Mais on ne sait pas comment avant la toute fin de cette saison. Une fin qui apaise (

avec sa mort douce

) mais qui inquiète car la partie 2021 est relancée et avec l'hiver qui s'immisce dans la forêt, on sent l'horreur pointer.
La saison 2 s'annonce terrible. Là où ces dix premiers épisodes n'étaient qu'une amorce inquiétante (on sait qu'il va y avoir du cannibalisme comme avec ces rugbymen coincés dans La Cordillère des Andes dans les années 1970, fait divers et d'hiver ayant bien sûr inspiré la série*), la deuxième (ou seconde, je sais pas si y en aura une troisième, je pense que deux suffiront) partie sera (encore plus) sanglante. Le mystère n'est donc pas entier mais pas totalement dévoilé et c'est ça qui tient en haleine.
N'oublions pas non plus l'excellente BO (The Smashing Pumpkins ou encore "Dreams", une des chansons que je préfère des Cranberries) qui sent bon les nineties.
Vraiment à voir !

*C'est marrant y a trois semaines, j'ai parlé de cette série à une fille, je lui ai résumé l'intrigue vite fait. Elle m'a fait "Ah oui, c'est inspiré d'une histoire vraie" tellement l'histoire de ces rugbymen (immortalisée au ciné dans les années 1990 je crois) a imprégné notre culture générale. Je ne l'ai donc pas reprise. Car oui, le point de départ est inspiré de ce drame.


SAISON 2


Forcément, c'est plus sombre. L'hiver est bien installé dans le récit au passé et ce que la saison 1 nous raconte en filigrane arrive. Au temps présent, on note l'arrivée du personnage d'Elijah Wood et une enquête policière au sujet de Shauna Shipman. La balance entre le passé et le présent est toujours assez équilibrée même si cette saison pour moi, l'intérêt penche plutôt vers le temps présent. Dans le passé, le mystère s'est désépaissi mais on sait que le jeu de massacre n'est pas fini et on se demande comment cela va se passer, comment et quand, les survivants vont être secourus... J'espère que la saison 3 sera la dernière. Une quatrième saison risquerait d'étirer trop le récit...

Créée

le 4 juil. 2023

Critique lue 123 fois

Critique lue 123 fois

D'autres avis sur Yellowjackets

Yellowjackets
OlivierAntoine1
5

Critique de Yellowjackets par Olivier Antoine

Edit post visionnage 9° épisode. Tout compte fait? 3 excellents premiers épisodes, une mise en place rigoureuse, une histoire qui s'annonce captivante, une intrigue des plus mystérieuse, un rythme...

le 14 janv. 2022

21 j'aime

2

Yellowjackets
TrueDetectThib
4

Les mystères de la veste jaune

Auréolée de critiques élogieuses et de comparaisons flatteuses avec les séries Lost et X-Files ou le roman Sa Majesté des mouches, Yellowjackets ne propose in fine qu'une tambouille indigeste qui...

le 12 mars 2022

17 j'aime

5

Yellowjackets
Galaque-Tusse
6

Smell like teen spirit ( LOST remix / Saison 1 )

Sous ses prémices de ressaucée de Lost mélangé à du film d'horreur teenage des années 90 et derrière son ambiance drame dans la forêt imminent que seul le bas de jogging de Geri Haliwell des Spice...

le 10 janv. 2022

16 j'aime

11

Du même critique

Mad Max - Fury Road
ClémentBessoudoux
9

Il est libre Mad Max

Le film commence à 100 à l'heure, en gros on est tout de suite prévenus, c'est pas la salle pour entendre des dialogues métaphysiques en pagaille. Après une petite période d'accalmie, ça repart de...

le 20 mai 2015

7 j'aime

La vraie vie
ClémentBessoudoux
6

Le rap mou

Petite présentation : 1 - Je suis Toulousain 2 - J'aime Toulouse 3 - J'aime et j'écoute beaucoup de rap français Mais là, ce n'est pas possible. Comme avec leur premier album, c'est faible niveau...

le 14 juil. 2017

6 j'aime

1

L'Exercice de l'État
ClémentBessoudoux
8

Le (délicat) exercice du pouvoir.

Hier, j'ai regardé L'Exercice de l'Etat sur France 3 (souvent des très bons films sur France 3 le jeudi soir, parfois vus et revus mais pas celui-là). Un film français comme on les aime, ambitieux et...

le 22 mai 2015

4 j'aime